Il n’a pas encore trente ans et il a déjà fait le tour du monde dans plusieurs sens. Natif de la région parisienne, Robin Koulaksezian vous emmène à la découverte à la redécouverte de la diaspora arménienne avec son guide, « Little Armenias ». A mi-chemin entre le Lonely Planet et le Guide du Routard, ce guide présente plus de 2 000 adresses touristiques, réparties dans 94 pays où des Arméniens ont laissé leur trace. Rencontre.
Par Tigrane Yégavian
-Pendant dix ans, vous avez baroudé un peu partout dans la planète. Comme est né votre projet de faire un guide des bonnes adresses de la diaspora arménienne ?
Je me suis rendu compte que, dans toutes les villes où j’ai vécu ou simplement séjourné, je cherchais à visiter des lieux arméniens et échanger avec des habitants, qu’ils soient arméniens ou non, au sujet des communautés arméniennes locales. Pour présenter les informations ainsi collectées, j'ai opté pour un guide touristique, car cela retranscrit au mieux mon expérience vécue. Ce guide est destiné à des visiteurs, de passage dans une ville, qui souhaitent en savoir plus sur l'histoire d'une communauté mais surtout sur les bonnes adresses, les lieux à visiter, tels les restaurants, les églises, les khatchkars, les épiceries, etc.
-Combien de pays et de villes avez-vous parcouru personnellement et quel est votre réflexe à chaque fois que vous vous rendez dans une nouvelle destination ?
Sur les 94 pays qui figurent dans le livre, j'en ai visité 70 personnellement. Pour être franc, j'ai compté uniquement après la publication du guide, en voyant que la question revenait souvent. Elle n'est pas forcément très pertinente car Los Angeles, New York et Boston comptent donc pour un pays, tout comme Moscou, Saint-Pétersbourg, Krasnodar et Rostov. Alors qu'avec Prague et Bratislava, on en a déjà deux, avec pourtant bien moins de contenu en termes de diaspora arménienne.
Dans chaque ville, je parle à tout le monde, je pose des questions sans arrêt. J'apprends toujours un minimum la langue du pays, ce qui m’a permis d’avoir aujourd'hui un niveau d’expression relativement fluide dans de nombreuses langues. C'est à mes yeux fondamental de s'adresser à des interlocuteurs assez divers pour avoir plusieurs sons de cloche. Dès l'aéroport, je demande au chauffeur de taxi s'il connaît les Arméniens, ce qu'il pense d'eux, etc. Ensuite, s'il y en a, je visite les églises arméniennes, les restaurants, les épiceries, ou toute sorte de commerces, et je discute !
-Avez-vous « un coup de cœur » s’agissant d’une bonne adresse où se restaurer ?
Il y en a des dizaines... mais puisqu'il faut choisir, je dirais To Rodi ("La Grenade"), à Athènes.
-Faire ce type de « guide du routard » requiert une mise à jour régulière, comment comptez-vous procéder ? Existe-t-il un site ou un blog dans lequel les usagers pourront communiquer des nouvelles adresses utiles ?
La communication autour du projet est très importante pour moi. Sur Facebook et Instagram, je publie une photo par jour d’un lieu arménien, avec le hashtag #onedayoneplace et une petite présentation. Suivez-nous ! Il existe aussi un site internet (www.littlearmenias.com) qui répertorie la plupart des adresses du guide et une adresse mail de contact est en première page du livre pour recevoir tout commentaire ou proposition d'ajout !
-L’originalité de votre démarche est que celle-ci concerne la diaspora arménienne qui a essaimé dans les quatre coins du monde. Au plan personnel, en quoi ces voyages vous ont nourri ?
Il faudrait un livre à part entière pour y répondre, mais il est évident que le fait de me rendre compte de l'ampleur mais surtout, de la diversité de cette diaspora, m'a permis de m'y sentir encore plus intégré. La conscience arménienne et la conscience diasporique se démultiplient à chaque voyage et au fil des rencontres. Et puisqu'on voyage plus que jamais dans notre histoire, la diaspora arménienne a de beaux jours et de belles découvertes devant elle !
Contacter l’auteur ici : contact@littlearmenias.com
Page Facebook : Little Armenias
Compte Instagram : littlearmenias