Lors de son adresse d'ouverture du forum diplomatique international "Dialogue d'Erevan" ce 10 septembre, le Premier ministre a réaffirmé vouloir signer les dispositions déjà convenues avec l'Azerbaïdjan « dans un délai proche ».
Par Olivier Merlet
« Une paix durable dans le Caucase du Sud est non seulement possible, mais aussi réaliste », a déclaré ce matin le Premier ministre Nikol Pashinyan lors de son allocution en ouverture du forum international "Dialogue d'Erevan".
Reprenant la formulation d'Ilham Aliyev lui-meme il y a quelques jours par, le chef de l'État a répété que 80 pour cent de l'accord est d'ores et déjà conclu. Dans le détail, « 13 articles et le préambule du projet sont entièrement acceptés », a-t-il ajouté, précisant encore que trois autres articles, « composés principalement de deux phrases, sont partiellement acceptés, l'une d'entre elles est acceptée, l'autre ne l'est pas ».
Nikol Pashinyan ne s'est toujours pas résolu à révéler le contenu des dites phrases, indiquant simplement qu'il proposait de signer les dispositions convenues afin de disposer d'un document fondamental sur la base duquel les questions restantes seraient de nouveau débattues. Il a d'ailleurs déclaré que l'un des articles convenus du traité prévoit de permettre à Erevan et Bakou de poursuivre les discussions par le biais d'un mécanisme conjoint ainsi qu'une disposition sur l'établissement de relations diplomatiques entre l'Arménie et Azerbaïdjan.
Hier, 9 septembre, le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a de nouveau considéré comme inacceptable la signature d'un traité de paix incomplètement convenu. Son porte-parole Aykhan Hajizade a declaré que « les questions problématiques entre les deux pays devaient être clarifiées dans un certain nombre de directions. Afin de signer le projet d'accord, l'Arménie doit tout d'abord apporter les modifications appropriées à sa Constitution qui présente des revendications territoriales contre notre pays ».
Le porte-parole a par ailleurs ajouté : « Bien que l'Arménie soit consciente de ses obligations écrites et signées concernant l'ouverture des communications reliant les régions occidentales de l'Azerbaïdjan à la République autonome du Nakhitchevan, elle ne les a pas remplies au cours des quatre dernières années ». Le 18 aout dernier, Bakou puis Erevan, annonçaient conjointement que l'article relatif aux communications régionales avait été supprimé du projet d'accord de paix par accord mutuel des parties. Le Premier ministre a depuis assuré qu'il restait prêt à autoriser une liaison entre le Nakhitchevan et l'Azerbaïdjan tant que ne seraient pas remises en question l'intégrité territoriale de l'Arménie et l'inviolabilité de ses frontières.
Ce matin, Nikol Pashinyan a répété que l'Arménie était prête à mettre en œuvre ce projet à tout moment. « Bien sûr, il est également important d'établir une liaison routière et ferroviaire entre le Nakhitchevan et la majeure partie de l'Azerbaïdjan à travers le territoire de l'Arménie Nous sommes prêts à assurer une telle communication ».