Luis Moreno Ocampo : « plus que deux mois avant la COP 29 »

Actualité
17.09.2024

L'ancien procureur général de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo, était en visite en Arménie la semaine dans le cadre de ses actions pour la défense des droits des Arméniens d'Artsakh et le retour de ses prisonniers politiques.

Par Olivier Merlet

 

Dans une « lettre ouverte aux Arméniens » publiée fin juillet, Luis Moreno Ocampo appelait « la communauté arménienne mondiale » à unir ses efforts dans une campagne médiatique visant à faire pression sur l'Azerbaïdjan à l'approche de la COP 29 pour obtenir à cette occasion « la libération des otages arméniens et des prisonniers politiques de Bakou ».

Début septembre, il renouvelait son message en appelant cette fois à élargir le mouvement et de le mettre en relation avec les décideurs du monde entier et exiger des délégués à la COP29 qu'ils fassent entendre leur voix sur « le génocide du Haut-Karabakh, la corruption du système politique en Europe et aux États-Unis et l'écoblanchiment par Aliyev de ses revenus issus des énergies fossiles. Si les Arméniens ne sont pas libérés et que le conflit du Haut-Karabagh est ignoré par les délégués participant à la COP29 » ajoutait-il, « le président Aliev disposera d'une puissante tribune pour faire valoir ses ambitions géopolitiques et occuper la totalité du territoire arménien ».

La semaine dernière, l'ancien procureur général de la Cour pénale internationale accompagné de membres de l'organisation canado-arménienne « Centre pour la vérité et la justice » était Arménie. Il a notamment visite plusieurs villages situés à la frontière de l'Azerbaïdjan pour discuter avec leurs habitants et mieux comprendre la situation sur le terrain. Aujourd'hui, je rencontrerai certains dirigeants de l'Artsakh. L’objectif est de libérer les prisonniers, de protéger le Haut-Karabakh et l’Arménie. Il nous reste encore deux mois avant la COP 29 ", a déclaré Luis Moreno Ocampo.

Lors d'une conférence de presse, à Erevan vendredi 13 septembre, Luis Moreno Ocampo a noté que le lancement de sa campagne de mobilisation en faveur de la libération des prisonniers politiques détenus à Bakou avait rencontré un réel succès. « J'ai participé à divers processus liés à d'autres génocides dans le monde et c'est la première fois que je vois une telle coopération au niveau mondial », s'est-il félicité.

Annonçant par ailleurs des rendez-vous avec certains dirigeants d'Artsakh, il a réaffirmé son objectif de faire libérer les prisonniers et de protéger le peuple du Haut-Karabakh. « Il s'agit également de protéger l'Arménie, c'est extrêmement important, il nous reste encore deux mois avant la COP 29 ». Selon l'ancien magistrat, les Arméniens ne sont pas seuls dans cette affaire, « de nombreuses universités et communautés académiques ont rejoint cette initiative. La diaspora arménienne peut au moins se joindre à ce processus ».

Samedi 14 septembre, le procureur argentin s'est rendu à Edjmiadzin ou il a été reçu par le Catholicos Karekin II. Lors de leur entretien, le patriarche arménien a loué les efforts menés par l'ancien magistrat de la plus haute juridiction internationale dans « la défense des droits du peuple arménien et des Arméniens d'Artsakh, le retour des prisonniers politiques et sa condamnation de la politique génocidaire de l'Azerbaïdjan ».

Karekin II a aussi souligné l'importance du soutien actif de la communauté internationale aux actions menées sur ces questions. Exprimant ses préoccupations quant a la situation actuelle, le Catholicos a souligné que l'Église contribue toujours à surmonter les défis existants, à répondre aux besoins spirituels et humanitaires des Arméniens d'Artsakh et à leur construire un avenir sûr.