Diplomatie féministe à l'UFAR : la voix des femmes qui changent le monde !

Complément spécial UFAR
Date: 
20.03.2023

L'UFAR a organisé, le 17 mars dernier, un événement majeur sur la diplomatie féministe avec la présence de trois ambassadrices francophones en Arménie.

Par Hélèna Pacot

 

Alison Mary LeClaire, représentante du Canada en Arménie, Anne Louyot pour la France, et Serenade Soliman Gamil, ambassadrice d’Égypte, ont participé à un "speed-dating", ou une "rencontre rapide" professionnelle avec es élèves de l'Université française en Arménie. Dix minutes chrono d'entretien avec les trois diplomates francophones ! Cette formule était inédite et pour le moins originale pour échanger sur la place des femmes dans la diplomatie et les postes à responsabilité en général, de partager des expériences et des idées pour faire progresser la cause des femmes à travers le monde, notamment en Arménie.

Les élèves et anciens élèves de l'UFAR ont eu la possibilité de questionner les ambassadrices, leur permettant de mieux comprendre les défis auxquels sont confrontées les femmes dans le domaine de la diplomatie. Pour Shaghig Abedi, ancienne élève de l’UFAR, « Les femmes aussi ont un rôle, il ne faut pas rester silencieuses, ne rien dire, mais il faut se battre ».

Les discussions ont porté sur des sujets tels que les stéréotypes de genre. Anne Louyot, ambassadrice de France en Arménie, le souligne parfaitement : « Il a fallu expliquer à certains messieurs que non je n’étais pas la secrétaire, non ce n’était pas la peine de me proposer d’aller prendre un café, que moi j'étais surtout là pour négocier tel ou tel texte ». Les thèmes relatifs à l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, ainsi que les possibilités pour les femmes d'obtenir des postes de leadership dans les affaires internationales ont été aussi abordés.

L'initiative de l'UFAR a mis en lumière l'importance de la participation des femmes dans les sphères de décision politique. Les femmes ont souvent été marginalisées et leurs voix ont été ignorées, comme le précise Alison Mary LeClaire, représentante du Canada : « C'est le système actuel, système de discrimination, qui cache le mérite des femmes ».

La diplomatie féministe peut contribuer à une plus grande égalité des sexes dans cette société majoritairement dominée par les hommes. « Il y a la peur que les femmes veulent prendre leur place. C'est pourquoi les hommes doivent progresser, devenir plus conscients, pour comprendre que ce n'est pas la guerre entre les hommes et les femmes, c'est plutôt garder un équilibre dans la société », affirme une élève.

« Cela favoriserait également une meilleure représentation de la diversité des opinions et des perspectives  », affirme l'ambassadrice d'Égypte, Serenade Soliman Gamil, « le développement de la femme est un indice de la prospérité d'une société ».

Les élèves ont exprimé leur gratitude envers ces représentantes pour leur témoignage et les encouragements qu’elles leur ont donnés, Yekaterina Avaginyan, ancienne élève, reconnaît que « Chaque ambassadrice était très ouverte, on n'avait pas la barrière entre diplomate et citoyen, j’ai adoré ça ! ».

Ce rendez-vous a donc été une expérience enrichissante, non seulement pour elles, mais aussi pour les ambassadrices. Serenade Soliman Gamil nous confie : « Je suis très fière des jeunes filles que j’ai rencontrées. Elles ont des idées très importantes que l’on a partagées ensemble. Mon expérience d’un côté et leur vision pour leur avenir, pour servir leur pays, pour développer leur société, de l’autre ».