ReAnimania, festival international du film d'animation et de la bande dessinée d’Erevan s’est déroulé au centre Tumo et à l’Union des cinéastes d’Arménie du 22 au 28 octobre, dans le cadre des cent ans du cinéma arménien.
Par Eléna Coz
Pour fêter dignement ses quinze années d'existence, ReAnimania avait mis les bouchées doubles avec des projections - de films d'animation bien sûr -, des rencontres, avec des réalisateurs et producteurs de renommée mondiale, et enfin une exposition de planches de bandes dessinées au Centre arménien d'Art expérimental contemporain. La semaine s'est achevée sur une remise de prix aux meilleures bandes dessinées et films d'animation sélectionnés.
Après deux ans d’interruption, ReAnimania a rebondi cette année pour étoffer sa programmation. Son fondateur, Vrej Kassouny, satiriste et artiste-peintre, entend contribuer au développement de l’animation en Arménie et donner l’opportunité aux jeunes talents d’avoir accès à des manifestations internationales. Pour cette quinzième édition, une trentaine de professionnels de quarante pays ont animé des conférences et des moments d’échanges à destination des cinéphiles sur des sujets pointus tels que l’intelligence artificielle dans le domaine artistique.
Dans une optique de démocratisation du 7e art, le festival a également développé une plateforme de coproduction, “MarAni”, sur laquellle les créateurs arméniens peuvent présenter leurs projets à des producteurs internationaux afin d'en obtenir un soutien financier ainsi que des opportunités de collaboration. Tous les bénéfices des tickets d’entrée ont été reversés aux jeunes d'Artsakh pour participer à des cours d’animation et profiter d’un accompagnement destiné à développer leur créativité.
Au total, trois cent films de fin d'études, courts et longs métrages et ont été présentés au sein d'une programmation à 70 % francophone. « Notre sélection de films est tout à fait comparable à celle des grands festivals d’animation comme Toronto ou Annecy », a affirmé Vrej Kassouny. Deux productions françaises ont particulièrement fait sensation dont le “Sirocco et le Royaume des courants d'air” du réalisateur Benoît Chieux qui s’est vu décerner le prix Valentin Podpomogov dans la catégorie du meilleur scénario, et “Linda veut du poulet” de Sébastien Laudenbach, prix du meilleur film long métrage.
Du côté de la bande dessinée, dix-sept auteurs arméniens défendaient leurs créations dans un concours organisé en parallèle à une exposition au Centre arménien d'art expérimental contemporain. Des ateliers d’initiation à destination du jeune public été proposés par l’illustrateur Park et le scénariste français de bande dessinée Djian. Ce dernier est aussi l'auteur d'un docu-BD intitulé "Une Histoire du génocide des Arméniens".
Le festival ReAnimania, déjà empreint de nombreux liens avec la France, compte encore les renforcer à l'avenir. Vrej Kassouny ambitionne une nouvelle dimension pour le festival : « Notre projet, dans un futur proche, est de monter un festival à part entière pour la bande dessinée. Je sais que c’est le vœu de Jean Mardikian, co-fondateur du festival de la bande dessinée d'Angoulême, qui a été mon mentor ». La France a d'ailleurs affirmé son soutien à l'évènement au travers de la visite le 26 octobre, de la ministre française de la Culture, Rima Abdul Malak, au studio "OnOff animation " d'Erevan.
