Manifestation des blocs d'opposition à Erevan

Actualité
06.04.2022

À l'appel des deux blocs d'opposition, plusieurs milliers de personnes ont occupé hier pendant deux heures l'esplanade de l'opéra d'Erevan, place de la Liberté.

Photos et texte - Olivier Merlet

 18h00, mardi 5 mars - Alors qu'une petite foule commence à se rassembler place de la Liberté devant l'opéra d'Erevan, les députés du parlement de la République d'Artsakh rentrent en session extraordinaire. Demain, Nikol Pashinyan rencontrera Ilham Aliyev pour ce que l'on attend comme l'ouverture des pourparlers sur une paix globale entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et dont on dit qu'elle scellera d'une manière ou d'une autre le destin du territoire contesté du Haut-Karabakh.

Pour de nombreux Arméniens, ceux du Karabakh surtout, la question est existentielle. Pour ceux d'Arménie elle est avant tout sécuritaire, pour ceux de la diaspora, elle demeure souvent passionnelle. Jouant sur ces trois cordes à la fois, les deux blocs d'opposition "Hayastan" et "J'ai honneur" qui appelaient à ce rassemblement populaire, ont beau jeu de revendiquer et d'accuser ce qu'ils n'ont pas davantage réussi à mener à bien en vingt ans de pouvoir. Leur seule excuse -et ce n'est pas rien - est de ne pas avoir provoqué la guerre, quand bien même sont-ils loin d'y être étrangers. Beaucoup de reproches, sans doute fondés, mais aucune proposition.

Robert Kocharyan, victime de blessure de ski à Tsakhkadzor, a décliné le rendez-vous. « Rien de sensationnel, toute personne qui pratique un sport intense se blesse de temps en temps » a précisé le chef de son bureau. Serge Sarkissyan était lui bien présent, préférant rester discret dans la foule aux cotes d'Arayik Grigoryan et d'Artur Vanetsyan, ex-directeur des Service de sécurité nationale d'Arménie (AAAS).

Au plus fort des harangues, plusieurs milliers de personne étaient réunies sur la place de la Liberté. « Refermons la page de la défaite du peuple arménien ». Tentant de galvaniser la foule, Ishkhan Saghatelyan, vice-président de l'Assemblée nationale, membre du parti Hayastan et représentant de l'organe suprême de la Fédération révolutionnaire arménienne- Dashnaksitiun a clôturé les discours, conviant les manifestants à bloquer la place de France voisine et hisser en son centre le drapeau d'Artsakh.