Malgré un violent regain de tension militaire dans le Gegharkunik, Nikol Pashinyan maintient sa participation aux pourparlers de Bruxelles

Actualité
12.05.2023

Avant d'ouvrir la réunion hebdomadaire de son gouvernement le 11 mai, le Premier ministre Nikol Pashinyan a commenté les évènements survenus le matin même dans la région de Sotk et les tirs intensifs d'artillerie des forces armées azerbaïdjanaises sur les positions arméniennes.

 

De nouveaux tirs de mortier étaient de nouveau signalés dans la soirée à quelques kilomètres de là, du côté de Shorza. Ils ont toutefois cessé rapidement: Ce matin 12 mai, le ministère de la Défense faisait état d'une situation relativement stable.

 

Nikol Pashinyan :

« Vers 06h00 le 11 mai, des unités des forces armées azerbaïdjanaises o ont commencé à effectuer des frappes d'artillerie en direction des positions de combat situées dans la région de Sotk dans la province de Gegharkunik, frappant le territoire souverain de l'Arménie.

L'intensité des bombardements a quelque peu diminué après les actions de représailles de l'armée arménienne, il y a toutefois quatre blessés de notre côté.

Ces actions de l'Azerbaïdjan sont provocatrices et visent, entre autres, à annuler les progrès enregistrés lors des récentes négociations tenues à Washington ainsi qu'à saper les pourparlers prévus dimanche à Bruxelles en format trilatéral, et à Chisinau le 1er juin en format à cinq.

L'expérience montre que l'Azerbaïdjan n'a besoin du processus de négociation que pour obtenir un motif d'escalade belliqueuse, elles-mêmes utilisées pour annuler tout progrès réalisé dans les négociations. C'est ce qui se passe en ce moment.

Les rapports d'hier du ministère de la Défense de l'Azerbaïdjan sur la violation du régime de cessez-le-feu par notre armée sont fictifs et fabriqués pour aggraver la situation. Tout incident local pourrait être rapidement résolu grâce à la vérification des informations et aux arrangements préventifs avec les contacts existants.

Un autre objectif de l'Azerbaïdjan est de détourner l'attention de la communauté internationale et de l'Arménie de la mise en place du poste de contrôle illégal dans le couloir de Lachin, de créer une nouvelle crise pour oublier la précédente.

C'est la tactique éprouvée de l'Azerbaïdjan : bloquer le corridor de Latchine avec de faux militants écologistes pour oublier l'agression de septembre, franchir à Tegh la frontière souveraine de l'Arménie pour oublier la crise humanitaire du Haut-Karabakh, enfin, oublier la violation de la frontière en installant un poste de contrôle dans le corridor de Latchine.

En aggravant la situation à Sotk aujourd'hui , il tente de faire oublier l'installation du poste de contrôle illégal dans le corridor de Lachin. Malgré toutes ces tentatives de l'Azerbaïdjan, toutes ces questions restent naturellement pour nous des priorités absolues. Une communication active avec la communauté internationale sur ces sujets doit se poursuivre.

Pour l'instant je n'ai pas changé ma décision de participer dimanche aux négociations de Bruxelles même si les probabilités de signer un accord sur l'établissement de la paix est très faible, le projet en étant encore à sa phase préliminaire et le document doit encore être mûri.

Avec les actions menées aujourd'hui, l'Azerbaïdjan remet en question les accords fondamentaux conclus et enregistrés le 6 octobre 2022 à Prague et le 31 octobre de la même année à Sotchi. En général, il est difficile de se souvenir d'un document accepté conjointement que l'Azerbaïdjan n'ait violé.

Je vous exhorte à suivre le fil d'actualité officiel et à ne pas devenir un diffuseur de fausses informations. Je tiens également à préciser qu'une baisse significative de la tension est actuellement enregistrée, mais il est encore trop tôt pour considérer la situation comme totalement stable.»