Diplomatie du bout du fil

Actualité
26.07.2022

Hier, lundi 25 juillet, le secrétaire d'État americain Anthony Blinken s'est entretenu séparément au téléphone avec le Premier ministre Nikol Pashinyan et le président azerbaidjanais Ilham Aliyev.

Par Olivier Merlet

À quelques variations de "virgule près" - tels que les rapporte son porte-parole, Ned Price -  le contenu des adresses du secrétaire d'État américain aux deux chefs d'État est strictement identique. Tout y est : opportunité « historique » de parvenir à la paix dans la région, offre d'assistance des États-Unis pour faciliter l'ouverture des liaisons régionales de transport et de communication, encouragement à la poursuite du dialogue bilatéral, éloge de la réunion des ministres des Affaires étrangères à Tbilissi, et surtout, soutien aux discussions « productives » menées sous l'égide de l'Union Européenne. Avec rappel, au passage, de la  coprésidence des États-Unis, « depuis 1994 », du groupe de Minsk de l'OSCE, et leur pleine disposition à « s'engager bilatéralement avec des partenaires de même sensibilité pour aider l'Arménie et l'Azerbaïdjan à trouver une paix globale à long terme ».

Avant de prendre congé de ses interlocuteurs respectifs Anthony Blinken conclut cependant ses deux coups de fil par un message personnel à chacun des deux dirigeants, « exhortant » Ilham Aliyev à libérer tous les détenus arméniens restant détenus en Azerbaidjan et félicitant le Premier ministre arménien pour « l'élan positif et les accords concrets conclus en vue de la normalisation des relations entre l'Arménie et la Turquie ».

Nikol Pashinyan, fait savoir son service de presse, a répondu en réaffirmant « son engagement envers l'agenda de paix et souligne le soutien du public arménien à cet égard ». Selon l'agence officielle azerbaïdjanaise Azertag qui rapporte ses propos, Ilham Aliyev a déclaré quant à lui que « l'Azerbaïdjan a déjà formé la composition de sa commission chargée de l’élaboration du traité de paix et s'attend à ce que l'Arménie en fasse de même ». Aliyev aurait également fait valoir auprès du responsable américain sa rhétorique invariable concernant les disparations de la dernière guerre et l'existence de champs de mines, non documentés par la partie arménienne.