Valse de portefeuilles

Actualité
11.10.2024

Après la démission, hier, du président de la Commission de régulation des services publics (PSRC), Garegin Baghramyan, le 10 octobre, celle des vice-ministres de l'Économie, Narek Teryan, et de l'Aménagement du territoire et des Infrastructures, Hakob Vardanyan, a été validée ce 11 octobre par le Premier ministre.

Par Olivier Merlet

 

La démission de Garegin Baghramyan, qui occupait son poste depuis 2019, a été annoncée hier par la porte-parole de la PSRC, Lianan Azizyan, qui n'en a fait aucun commentaire. Elle survient cependant dans un contexte de critiques croissantes concernant la qualité de l’approvisionnement en électricité. Lors d'une consultation avec le Premier ministre le 8 octobre, Nikol Pashinyan a de nouveau souligné l'importance de résoudre les problèmes dans ce secteur et a exigé de ses responsables « des mesures cohérentes en ce sens ».

Hakob Vardanyan, vice-ministre de l'Aménagement du territoire et des Infrastructures, qui a dirigé le secteur de l'énergie depuis 2019, a également été démis de ses fonctions ce matin. Il occupait un rôle clé dans la gestion de l'approvisionnement énergétique du pays. Son départ a été perçu comme une réaction immédiate aux préoccupations soulevées lors des auditions en question.

Pour d'autres raisons, semble-t-il cette fois, Narek Teryan, vice-ministre de l'Économie depuis 2021, en charge notamment des investissements publics, a également confirmé sa démission ce vendredi, décision qu'il qualifie de « personnelle ». En juillet dernier, la Commission de prévention de la corruption a annoncé qu'elle enquêtait sur Narek Teryan et son épouse. Cette dernière a été recrutée en 2023 par la société "RID", porteuse du marché public "Aragate Investments", dont les conditions d'attribution, coordonnées par son mari, n'avaient pas démontré les meilleurs critères de transparence.

Après celles de l'ancien ministre de l'Économie, Vahan Kerobyan, en février cette année, ainsi que de la vice-ministre et du ministre de la Justice il y a deux semaines, ces démissions en cascade interrogent sur la stabilité du gouvernement et sa capacité à faire face à certains défis cruciaux pour le pays, notamment la gestion efficace de son secteur énergétique, mais également sur les qualités personnelles et la probité de certains de ses membres.