« La meilleure manière de survivre au choc de l’après-guerre, c’est de travailler, et le plus important, de travailler au profit de notre patrie ». Zarouhi Hakobyan, Docteur en économie à l’Université du Luxembourg, est à l’origine, avec un groupe de professionnels arméniens du monde entier, d’une initiative éducative indépendante et innovante. L’Université Indépendante Arménienne (AIU), plate-forme en ligne dédiée à la formation continue, permet grâce à des méthodes non-formelles d'accompagner les étudiants arméniens et de leur donner la possibilité d’assister aux cours dispensés par les meilleures universités internationales, tout en restant en Arménie.
Par Lusiné Abgarian
L’objectif de cet organisme à but non lucratif, unique en son genre, est de transmettre à la jeunesse arménienne les connaissances et compétences d'intellectuels, de jeunes professionnels issus de la diaspora ou diplômés en Arménie et de professeurs d’institutions de renommée internationale. L’équipe s'organise autour d'un réseau de spécialistes de l’économie, de la science du traitement des données, de l’informatique et de la recherche, des domaines clés pour l’Arménie d'aujourd'hui.
De tels projets ne suffiront pas, à court terme, à pallier aux carences du système éducatif arménien, toutefois, leur intérêt s'impose pour plusieurs raisons. « Ils offrent tout d'abord aux étudiants l’opportunité de se familiariser avec des sujets d’actualité dans le domaine de l’économie et de la méthodologie auprès de jeunes professeurs d'un haut niveau de qualification. Ces étudiants ont ensuite la possibilité de rencontrer ce réseau d'experts, de le solliciter à la manière d'un mentorat qui peut se révéler un excellent stimulant pour leur cheminement éducatif et professionnel ultérieur. Enfin, par ce biais, des spécialistes basés à l’étranger peuvent apporter leur contribution, même modeste, au système éducatif arménien. Tant que les universités d'État et le Ministère eux-mêmes ne systématiseront pas le recours à ces formes de coopération extérieures, de telles initiatives privées demeureront des démarches de bon sens », -remarque Narine Yegoryan, chercheuse postdoctorale à l’Université Humboldt de Berlin et enseignante à l’AIU. Son collègue, Vladimir Asiryan, Docteur en Économie à l’Université de Berkeley en Californie ajoute que ce programme, outre son impact sur l’amélioration de la qualité de l’éducation, permet de faire progresser et de renforcer les liens de coordination entre les institutions basées en Arménie et celles où travaillent nos compatriotes de la diaspora.
Pour cette année de démarrage, l’AIU organise du 28 juin au 9 juillet 2021, une Université d'été au cours de laquelle les étudiants des domaines concernés se familiariseront avec le travail de recherche, ses méthodes et mécanismes, « pour permettre d’éviter la transgression des règles déontologiques », - précise Nona Atoyan, diplômée de l’Université américaine en Arménie, enseignante spécialisée en compétences de recherche à l’Université de Médecine d’Erevan. Les participants auront également l'occasion de développer leur pensée critique et leurs compétences comportementales professionnelles.
Destiné à l’origine aux jeunes arméniens, le projet a également séduit leurs homologues du monde entier. A la grande surprise de l’équipe, 220 candidatures ont été reçues de Russie, d’Inde, du Maroc, de la France ou du Vietnam… De plus de 25 pays au total sur les 5 continents. Forte de son succès, l’AIU réfléchit aujourd'hui à la version présentielle de son programme et aux spécialités qui complèteront son cursus dans le futur.
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