L'Assemblée nationale de la République d'Arménie a apporté des amendements au Code du travail en première lecture lors de la séance du 16 avril selon lesquels les représentants des minorités ethniques en Arménie pourront prendre un congé sans solde de quatre jours pour célébrer leurs fêtes nationales respectives.
Un projet d'amendements pertinents au Code du travail a été présenté par Rustam Bakoyan, député de la communauté Yezidi. Selon le projet de loi, les représentants des communautés ethniques peuvent célébrer leurs dates mémorables quatre fois par an, recevant ainsi des congés non payés.
Entre-temps, la veille, le Centre Yezidi pour les droits de l'homme avait critiqué le projet de loi. Le Centre estime que ces décisions ne doivent pas être prises à la hâte et doivent être dûment discutées avec les organisations de minorités ethniques et les autres parties prenantes afin de garantir l'efficacité des mécanismes mis en place, de vérifier le respect des conventions internationales ratifiées par la République d'Arménie et de veiller à ce que les députés soient responsables devant leurs communautés.
Selon le Centre, les amendements législatifs sont de nature très déclarative et ne résolvent pas les problèmes. En particulier, le projet précise le droit de prendre un congé pour quatre fêtes nationales ou religieuses de minorités nationales par an, alors que, par exemple, la communauté yezidi a 6 dates similaires ou plus au cours de l'année. « D'un point de vue moral, il n'est pas conseillé de mettre un citoyen devant le dilemme de savoir laquelle de ces fêtes il doit choisir », lit-on dans la déclaration. À la lumière de ce commentaire et d'autres, le Centre propose de retirer le projet de loi de l'ordre du jour et de le discuter après la fin de l'état d'urgence avec la participation des membres des minorités nationales. En outre, une proposition a été faite pour lancer des projets législatifs incluant la protection efficace des intérêts des minorités nationales, le respect des sentiments religieux associés à l'identité nationale en s'appuyant sur des expériences internationales réussies.
Il faut préciser que des représentants de 11 communautés nationales vivent en Arménie, qui célèbrent non seulement des fêtes, mais aussi des dates mémorables (par exemple, le 19 mai les Grecs commémorent le génocide des Grecs pontiques, les Assyriens - le 7 août et les Juifs – la Shoah le 27 janvier).
Le projet de loi fait également référence aux communautés religieuses traditionnelles : par exemple, les Arméniens catholiques, qui peuvent célébrer Noël le 25 décembre.