Depuis deux mois déjà, le temps semble comme suspendu... La pandémie de coronavirus est en train de transformer la vie, en particulier urbaine. Elle submerge les hôpitaux, démolit le commerce, restreint l'accès aux espaces publics, met à rude épreuve les infrastructures numériques, intensifie les problèmes de santé mentale et oblige les gens à rester enfermés.
Par Sona Malintsyan
En Arménie, la parenthèse du confinement a pris fin au début du mois de mai. Les commerçants ont repris leurs activités avec toutes les précautions possibles. Qu'il s'agisse d'aller prendre un café, de se promener ou de prendre un repas avec des amis, même les moments les plus banals d'une routine quotidienne semblaient être un luxe que tout le monde était impatient de retrouver. Un nouveau départ en douceur vers la vie d’après - ou d’avant ?
Après deux mois de confinement, je sors dans des rues vides d’Erevan, et comme la plupart d'entre nous, je ne sais toujours pas à quoi ressemblera la vie urbaine par la suite. J’ai l’impression que Erevan a également besoin de nous et de la vie d’auparavant.
À première vue, rien n’a changé mais la crise a sans doute laissé son empreinte sur la ville. En marchant, ce qui attire mon attention, c’est la grande bannière installée devant l’entrée du légendaire Yerevan Brandy Company, disant « Merci aux soignants ! ». La ville confinée s’exprime. Cette façon d’investir l’espace public comme un lieu d’expression revêt pour moi un caractère fortement symbolique. Il s’agit d’un soutien aux guerriers de ces jours, luttant avec une dévotion héroïque contre l’ennemi invisible.
En ces heures périlleuses, il est sans doute important de se mobiliser derrière les personnels de santé. Et cette campagne émouvante est une très belle manière de mettre en lumière le travail acharné et l’implication des personnels soignants, qui se cachent derrière les masques, marqués par la fatigue.
Le message d’ARARAT exprime un soutien important aux médecins, infirmières et autres personnels médicaux de faire preuve d’autant de courage et de rester en première ligne de front, de leur disponibilité et engagement au péril de leurs propres vies !
