La mise en service dans la capitale de 87 nouveaux bus de fabrication allemande, modernes et confortables, a donné lieu à une cérémonie d'inauguration le 30 mai à Erevan.
Par Olivier Merlet
On les voit circuler dans les rues d'Erevan depuis quelques semaines déjà, impossible de les rater : flambant neufs, rutilants, de larges vitres fumées et des peintures métalliques leur conférant transparence et un aspect presque futuristes, ce sont les 87 nouveaux bus de la régie des transports urbains d'Erevan.
Fabriqués à Munich en Allemagne sous la marque MAN ces nouveaux bus de 12 mètres de longueur peuvent transporter 25 passagers assis et 80 debout. Grâce à leur plancher rabaissé, ils sont également accessibles aux fauteuils roulants. Ils sont bien sûr très confortables, équipés de systèmes de climatisation et de sécurité ainsi de caméras qui seront connectées au centre de gestion de la régie. Dernier point technique enfin et non le moindre, ils fonctionnent au gaz naturel comprimé et sont respectueux de l'environnement.
Déjà en service depuis le 15 avril pour une vingtaine d'entre eux sur la ligne 3, le reste de la flotte a désormais été livrée en Arménie et sera fonctionnelle dès le début du mois de juin sur la nouvelle ligne N5, Ajapnyak-Kanaker-Zeytun via le centre-ville jusqu'à la gare routière du Nord. Une future liaison Place de France - aéroport "Zvartnots" est également prévue Plusieurs chauffeurs de ces bus dernière génération ont été envoyés en Allemagne suivre une formation spécialement adaptée à leur pilotage.
La municipalité avait prévu une inauguration en grande pompe pour l'occasion. Elle a eu lieu mardi matin le 30 mai place Shahumyan, provoquant d'ailleurs certaines difficultés de circulation dans le secteur et celui de la place de la République. Mher Grigoryan, le vice Premier ministre, présidait la cérémonie aux côtés d'Andrea Viktorin ambassadrice de l'Union Européenne et George Akhalkatsi, représentant de la BERD en Arménie, la banque européenne pour la reconstruction et le développement à l'origine du financement de l'opération, douze milliards de drams, soit à peu près trente millions d'euros mis à disposition par le fonds Eastern European Energy Efficiency and Environment Partnership (E5P).
Remerciant bien sûr les bailleurs pour leur contribution à l'avènement d' «un Erevan vert», Mher Grigoryan a souligné « le haut niveau de coopération entre l'Arménie et l'Union européenne », illustré par la mise en œuvre de tels programmes. « L'ouverture du nouveau parc de bus n'est pas seulement un investissement dans le développement des infrastructures, mais aussi dans l'amélioration de la qualité de vie de nos citoyens et de la vitalité de la ville », a-t-il ajouté.
Pour Andrea Wiktorin, responsable de la délégation de l'Union européenne en Arménie, il s'agissait aussi de montrer, peut-être en référence a d'autres préoccupations plus stratégiques, « que l'Union européenne non seulement a l'intention, mais est tient également ses promesses en concrétisant une initiatives phare pour les citoyens d'Erevan. Ils bénéficient désormais de transports silencieux favorisant l'inclusion des personnes handicapées ainsi qu'un climat et un environnement plus sains, un air plus pur et des habitants en meilleure santé ! »
Lui emboîtant le pas, George Akhalkatsi, patron de la BERD à Erevan, a également mentionné dans son discours que la plus grande partie des émissions de dioxyde de carbone dans tous les pays provenait des transports publics, problème que son organisation tente d'atténuer en important ce nouveau type de bus à Erevan.
Quant au maire adjoint d'Erevan, Tigran Avinyan candidat tenu pour favori aux prochaines élections municipales, l'acquisition de ces bus témoigne des progrès rapides de la réforme des transports publics dans la capitale. « L'histoire des anciennes gazelles à Erevan sera complètement terminée d'ici début septembre 2023 », s'est-il félicité, « il est maintenant temps de mettre en place un tout nouveau système de gestion électronique du matériel roulant afin de pouvoir informer les citoyens des départs et des arrivées des bus en quelques minutes, avec encore plus de transport verts ».
L'avenir dira s'il s'agit encore de l'un de ces éternels vœux pieux concernant les transports urbains d'Erevan. La ville continue en effet de prendre son mal en patience avec des bus si bondés qu'ils en deviennent parfois dangereux et un trafic totalement irrégulier. La disparition annoncée des antiques et souvent brinquebalantes "Mashrutkas", les "Gazelles" dont parle l'adjoint au maire, ne laisseront certainement pas que des nostalgiques : souvent très inconfortables, certes, elles ont encore le mérite infini de desservir certaines petites lignes de quartiers périphériques dont la suppression ou la fusion a créé, jusqu’à présent, beaucoup plus de torts et de désagréments que de progrès.