Face à la menace permanente de la guerre et après le traumatisme de la deuxième guerre d’Artsakh, la formation à la tactique de sauvetage est plus qu’une nécessité aujourd’hui. Comme la douloureuse expérience récente en a fait preuve, de nombreux soldats et civils sont décédés ou ont dû être amputés, n’étant pas suffisamment préparés à faire face aux blessures causées par les bombardements et les drones.
Par Lusiné Abgarian
Dans le but d’éviter une répétition de ces conséquences tragiques, le docteur Hasmik Gevorgyan Moreau, anesthésiste-réanimateur, a mis en place une formation au sauvetage de combat (niveau II) et à l’utilisation de trauma kits à Erevan, grâce aux efforts des organisations Santé Arménie, HayAsso, VOMA, etc. La formation s’est tenue à Erevan au mois de mai dernier.
Une cinquantaine de personnes ont participé à cette formation qui vise essentiellement à répondre au traumatisme de guerre et qui peut être utile à la ligne du front. Les participants de la formation ont appris notamment l’utilisation d’une trousse traumakit, qui sert principalement à trois choses : arrêter les hémorragies, éviter l’hypothermie et traiter toutes les blessures au niveau du thorax.
La formation a été encadrée par les médecins à la fois franco-arméniens et d’Arménie, qui accompagnaient les formateurs pendant toutes les séances de la formation. Les trousses de secours qui contiennent du matériel d’urgence et de secours tels que garrots tactiques pour arrêter les hémorragies, pansements compressifs d’urgence, ciseaux, pansements celox pour arrêter les hémorragies jonctionnelles, gants, couvertures de survies, masques bouche à bouche, feutres, etc., sont offerts aux bénéficiaires à la fin de la formation.
Les participants de la formation n’étant pas ciblés, représentaient différentes entités. Une fois techniques de sauvetage acquises, les participants recevront des certificats afin de devenir eux-mêmes des formateurs et doubler ce type de formation auprès d’un public plus large.
Par ailleurs, la même formation a été mise à disposition auprès des services d’incendie et de secours, des pompiers en Artsakh. Ensuite, 4 tonnes de matériaux de secours ont été fournis en Arménie, qui ne sont arrivés, malheureusement, qu’au début de la guerre.
La demande de telles formations étant forte, les formateurs français vont pérenniser cette initiative afin de répondre à une implication plus grande du public. Les associations locales envisagent également de rendre cette formation disponible et en quelque sorte obligatoire auprès du public, au point d’intégrer ce type de formation de base dans le programme de l’armée nationale.
L’objectif de cette initiative est également de fournir des kits aux militaires à la frontières, indispensables pour la survie en cas d’un conflit.