Un groupe de 11 experts indépendants arméniens et azerbaïdjanais s'est réuni les 27 et 28 juin dans la ville géorgienne de Kachreti pour discuter des questions liées à la normalisation des relations entre les deux pays et des efforts nécessaires visant à renforcer la confiance mutuelle.
« Ce format a été créé par LINKS Europe, qui est soutenu par l'Union européenne. Il doit permettre aux experts des deux pays de se rencontrer, de communiquer, de partager des opinions, d'essayer de voir l'approche de la partie adverse ou de s'écouter, de comprendre ce qui peut être construit sur les bases existantes », a déclaré Johnny Melikyan, chercheur au Centre d'études régionales et politiques de l'Académie d'administration publique d'Arménie et détaché auprès du centre de relations publiques et d'information du Cabinet du Premier ministre.
Selon le chercheur, l'Union européenne poursuivra ce format. « Le travail d'explication doit être poursuivi. L'Azerbaïdjan considère que le conflit est résolu, les experts arméniens expriment toujours l'avis qu'il ne l'est pas. Finalement, un moment viendra où ils viendront à cette réunion avec des approches d'experts indépendants et non pas pour exprimer les thèses de leurs autorités. Les parties devraient commencer à discuter de l'avenir, de la manière dont les problèmes peuvent être résolus. Il est obligatoire de se rencontrer, de faire un travail d'explication, de montrer à nos partenaires en Occident que nous entrons dans une phase de dialogue avec des approches établies sur des bases très claires », pointe Melikyan.
L'expert pense que ce type de réunion peut contribuer à ce que l'Azerbaïdjan arrive à la conclusion que rien ne se passe unilatéralement. « Il est difficile de parler de résultats visibles et tangibles à ce stade, mais des suggestions ont d'ores et déjà été formulées ».
Un autre expert, Taron Hovhannisyan souligne que les agendas des négociations politiques ne sont pas sujets à discussion. Le groupe d'experts n'est pas engagé dans l'évaluation des conflits, la négociation, le processus de paix. Cependant, la partie arménienne exprime ses inquiétudes. « Notre proposition dans ce cadre est de surveiller le discours de haine, la rhétorique des dirigeants et, si possible, la situation frontalière. Rien n'a encore été clarifié, seules des idées ont été générées. Il est très difficile de dire si quelque chose sera fait ou non », se demande Hovhannisyan.
Selon lui, une tentative pourrait être faite avec le soutien de l'Union européenne, pour surveiller le champ médiatique en termes de discours et de rhétorique de haine. Dans ce cadre de surveillance, il est également possible de discuter des violations du cessez-le-feu contre la population civile en Artsakh, c'est-à-dire de surveiller quelle mesure le cessez-le-feu est respecté.
Les participants ont parlé des graves dangers posés par les processus internationaux en cours, en particulier celui de la guerre en Ukraine, qui exerce un impact sur tous les pays du Partenariat oriental, ainsi que sur la sécurité européenne et mondiale. Ils ont exprimé l'espoir d'une fin rapide du conflit et du rétablissement de la paix en Ukraine.
Le groupe annonce aussi qu'il prendra des mesures au cours des six prochains mois pour soutenir les efforts de paix en cours dans la région, ainsi que pour intensifier ses contacts avec les parties prenantes arméniennes, azerbaïdjanaises, locales, régionales et internationales afin d'identifier les meilleurs moyens de contribuer aux efforts de paix en cours, d'aider à construire le dialogue et la confiance.
Les membres du groupe arméno-azerbaïdjanais conjoint sont Stepan Grigoryan, Taron Hovhannisyan, Gorg Melikyan, Johnny Melikyan, Benjamin Poghosyan, Ahmad Alili, Mehman , Shahla Ismail, Samir Mammadov, Ramazan Samadov et Anar Vali.
Source : Armenpress