Réactions politiques aux représailles azerbaïdjanaises dans le Syunik

Actualité
14.02.2024

À Erevan, avec des parlementaires britanniques, et à Bruxelles, devant la commission européenne, le Premier ministre, Nikol Pashinyan, et le ministre des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan sont revenus sur la fusillade du 13 février à la frontière.

Par Olivier Merlet

 

Malgré les dénégations du ministère de la défense hier, les échanges de tir du 12 février dans le secteur Kapan-Zangelan auraient bien été initiés du côté arménien de la ligne de contact. Toutefois, l’ampleur démesurée des représailles azerbaïdjanaises qui s’en sont suivies, coûtant la vie à quatre soldats arméniens, démontre la volonté des autorités de Bakou d’user de tous les prétextes pour saboter le processus de normalisation en cours entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Alors qu’il recevait une délégation du parlement britannique le 13 février, le Premier ministre a déploré « assister continuellement à une série de provocations azerbaïdjanaises témoignant du manque de volonté politique en faveur de la paix, mais aussi des intentions de l'Azerbaïdjan d'approfondir l'inimitié et l'escalade militaire ».

Revenant sur le déclenchement des évènements, le Premier ministre a confirmé l’enquête ouverte par la police militaire arménienne, immédiatement après les premiers incidents qui en avait informé la partie azerbaïdjanaise. « C'était un message très clair de l'Arménie, et le communiqué de la police militaire indiquait clairement que si ce fait était prouvé, cela signifierait une violation de l'ordre avec des conséquences juridiques. Le ministère arménien de la Défense avait reçu un ordre très strict de ne provoquer aucune escalade et de ne pas céder aux provocations ». L'Azerbaïdjan déclenchait quelques heures plus tard une attaque locale, mais massive, avec l’appui aérien de drones de surveillance ATS.

Lors d’une conférence de presse commune avec Ararat Mirzoyan - actuellement en déplacement à Bruxelles dans le cadre de l’élargissement du partenariat avec l’Union européenne – Josep Borell, le Haut représentant des Affaires étrangères et de Sécurité de la Commission européenne, a estimé que « les tirs arméniens sur les soldats azerbaïdjanais étaient déplorables, mais la réponse azerbaïdjanaise semble disproportionnée, ignorant l'annonce du ministère arménien de la défense selon laquelle l’incident fera l'objet d'une enquête approfondie. Cela illustre une fois de plus le besoin urgent d'éloigner les forces, ce que l'Union européenne préconise depuis longtemps. Je dois réitérer l'engagement total de l'Union européenne à soutenir une paix durable fondée sur le principe de la reconnaissance de la souveraineté, de l'inviolabilité des frontières et de l'intégrité territoriale ».

« Nous espérons que l'Azerbaïdjan reviendra de manière constructive à la table des négociations et restera fidèle aux accords mentionnés. L’Arménie a une telle volonté politique », a pour sa part souligné le ministre des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan.