Parallèlement à ses messages de "bonne volonté", et contre toute attente à trois mois de sa fameuse COP, l'Azerbaïdjan gravit un échelon supplémentaire dans l'escalade verbale et belliqueuse de ses menaces contre l'Arménie.
Par Olivier Merlet
Dans un brusqu'accès d'agressivité à l'encontre du gouvernement arménien, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a vivement menacé Erevan, le 25 juillet, de mettre en œuvre « tous les moyens dont disposent ses forces armées [pour des] représailles nécessaires » si « l'Arménie et ses patrons » ne mettaient pas fin à ce qu'il considère comme des « actes de provocation » à son encontre, « indiquant qu'elle se prépare à la prochaine guerre contre l'Azerbaïdjan ».
Selon Bakou, un drone arménien aurait survolé des positions azerbaïdjanaises dans la région de Tovuz hier matin, succédant de quelques jours à l'usage prétendu d'armes lourdes dans la région de Kelbajar le 21 juillet par les forces arméniennes. Le communiqué dénonce surtout les exercices militaires "Artsiv partner", menés conjointement avec les États-Unis et qui viennent de s'achever, l'octroi par l'Union européenne, il y a quelques jours, de la Facilité pour la paix (FEP) (mécanisme financier de soutien militaire), et la poursuite du programme de coopération de défense engagé avec la France.
« La déclaration du ministère de la Défense de l'Azerbaïdjan défie toute explication», estime la porte-parole du ministère des Affaires étrangères. « Concernant la réforme des forces armées de la République d'Arménie et l'acquisition d'armes et d'équipements, nous avons déclaré à plusieurs reprises qu'avoir une armée prête au combat est le droit souverain de tout pays et que la République d'Arménie n'a pas d'autre objectif », a-t-elle de nouveau réaffirmé hier, en commentant les déclarations de Bakou. « La République d'Arménie agit exclusivement dans le cadre du droit international ».
Ani Badalyan a par ailleurs rappelé les propositions du gouvernement faites par voie diplomatique et publiquement sur la création d'une commission d'enquête conjointe sur les incidents frontaliers ainsi que sur un mécanisme mutuel de contrôle des armements. Déplorant l'absence de toute réponse de l'Azerbaïdjan, la porte-parole a précisé que ces deux offres restaient valables.