L'adhésion à l'Union européenne en discussion à l'Assemblée nationale

Actualité
18.06.2024

La commission permanente à l'Intégration européenne de l'Assemblée nationale s'est prononcée pour la tenue d'auditions parlementaires, le 21 juin, sur l'éventuelle organisation d'un référendum sur une demande d'adhésion de l'Arménie à l'Union Européenne.

Par Olivier Merlet

 

La demande émane en fait de quatre partis politiques (*) non représentés au Parlement, portée par l'ancien député indépendant Arman Babajanyan, président de "Pour la République", et Hovsep Khurshudyan, président du centre de soutien aux initiatives civiques "Citoyen libre".

Soulignant qu'un éventuel référendum contribuerait, selon lui, à accroître la résilience de l'Arménie, Arman Babajanyan, a également précisé que ces auditions parlementaires « ne signifient pas que nous présenterons dès le lendemain une demande d'adhésion à l'Union européenne. Cela ajoutera toutefois de la qualité et de la substance à notre environnement politique et nous aurons un champ de discussions et de débats complètement différent entre les forces politiques », veut croire l'ex-député.

Hovsep Khurshudyan considère de même une possible demande d'adhésion de l'Arménie à l'Union européenne « non seulement du point de vue de l'orientation civilisationnelle et de l'adhésion à l'union géopolitique, mais également du point de vue de la sécurité et de l'économie du pays. Nous voyons que du point de vue de la sécurité, l'Arménie noue des relations plus étroites avec les États membres de l'Union européenne, ainsi qu'avec l'Occident en général, dont la porte d'entrée mondiale pour nous est l'Union européenne elle-même ».

« Un référendum sur l’adhésion nous ouvrirait de nouvelles et grandes portes » acquiesce Aram Sargsyan, président de "République", « un grand marché avec plus de 500 millions de consommateurs » renchérit encore Hovsep Khurshudyan. « Jouer un rôle et une position plus importants sur ce marché conduira également à la croissance qualitative de notre économie et de nos produits », estime-t-il, ajoutant qu’il serait important que le gouvernement « écoute la voix du peuple ».

Étonnamment, Sona Ghazaryan, membre de la commission permanente à l'Intégration européenne et députée du "Contrat civil", majoritaire à l'Assemblée, semble se montrer plus prudente sur cette idée.  Elle ne doit pas faire oublier tous les défis qu'elle implique pour l'Armenie. « Malheureusement, j'ai récemment remarqué que l'adhésion à l'Union européenne ne releve que de l'initiative de nos autorités. Soyons honnêtes dans cette conversation et disons que l'Union européenne n'est pas homogène, ses membres sont nombreux et d'opnion diverse, en témoigne l'attitude négative récente de la Hongrie à l'égard de l'attribution de la facilité européenne pour la paix (FEP) pour l'Arménie. En outre, nous attendons toujours le début du dialogue sur la libéralisation des visas, ce qui, pour les raisons que nous connaissons, n'a pas eu lieu jusqu'à présent. À cet égard, nous devrions avoir une conversation ouverte dans ce contexte », a déclaré la députée.

 

(*) : Les quatre forces extraparlementaires ayant proposé le projet sont le "parti européen d'Arménie" (HECP) de Tigran Khzmalyan le, parti "République" d'Aram Sargsyan, le "parti chrétien-démocrate" de Levon Shirinyan et "Pour la Republique" d'Arman Babajanyan.