Alors que les manifestants du mouvement "Tavush pour la patrie" campent depuis dimanche devant l'Assemblée nationale, la situation a subitement dégénéré le 12 juin dans l'après-midi.
De violents affrontements ont eu lieu hier 12 juin, devant le parlement, lorsque les manifestants ont tenté de forcer le barrage policier fermant l'accès à la rue Demirchyan où se situe l'une des entrées du bâtiment. Les bérets rouges sont alors intervenus massivement tandis que des grenades assourdissantes étaient tirées depuis l'arrière.
Ce matin, le ministère de l'Intérieur faisait état de 101 blessés dont 4 graves et de plus d'une centaine d'arrestations. Six personnes sont toujours détenues sous le coup d'une procédure pénale. Des forces spéciales, policières ou militaires, armées de fusil d'assaut, en treillis kakis ou noirs et cagoulées sont déployées dans les jardins de l'Assemblée nationale.
« La police exerce strictement les fonctions qui lui sont assignées par la loi » a déclaré hier le Premier ministre Nikol Pashinyan tandis qu'Alen Simonyan, le président du Parlement, décrivait les événements comme « une attaque contre l'Assemblée nationale, la démocratie, la souveraineté et l'indépendance de l'Arménie, et une démonstration d'incompétence ». L'archevêque Bagrat Galstanyan, leader du mouvement "Tavush pour la patrie" a pour sa part qualifié de « terrorisme » les actions de la police contre les manifestants.
Ce matin toujours, alors que les manifestants s'étaient réunis devant le palais du gouvernement, place de la République, le Premier ministre a annulé la session hebdomadaire du gouvernement la reportant au 14 juin. Motif invoqué : sa présence nécessaire à l'Assemblée nationale pour la conclusion des discussions du rapport annuel sur l'exécution du budget de l'État, à l'issue de laquelle il doit aussi prononcer un discours.