Lors d'un forum consacré à l'organisation de la COP29, le 23 avril à Bakou, Ilham Aliyev est longuement revenu sur la question de la démarcation des frontières entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan dont la première borne a été posée dans le Tavush il y a deux jours.
Par Olivier Merlet
« Je pense qu'environ 10 à 12 kilomètres de notre frontière nationale peuvent déjà être considérés comme délimités », déclarait mardi à Bakou Ilham Aliyev. Il en reste donc 775 autres à délimiter, si l'on en croit les chiffres disponibles sur le Net estimant la longueur de frontière séparant l'Arménie de l'Azerbaïdjan. Autant dire que le processus de leur démarcation risque de durer, ce que le président azerbaidjanais ne manque pas de prendre pour argument pour le dissocier de celui de l'éventuel traité de paix. Le gouvernement arménien en convient d'ailleurs qui lui aussi souhaite séparer ces deux questions.
« Nous verrons comment ce processus se poursuit », a-t-il ajouté à propos des frontières, « les deux parties ont fait preuve d'un esprit constructif, elles comprennent le caractère sensible de cette question et, en même temps, celle du respect du droit international ».
Et bien que le président azerbaïdjanais semble enfin se rappeler de l'accord entre les deux pays sur la déclaration d’octobre 2022 - « l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont clairement démontré qu’ils prendraient la célèbre Déclaration d’Alma-Ata de 1991 comme base de leurs relations » -, il prévient : « nous ne devrions pas nous en tenir à une ligne particulière et la suivre comme un chat aveugle, certaines sections de cette frontière créent des problèmes des deux côtés » avance-t-il pour justifier ce double-langage. « Cela concerne les routes, parfois les questions de sécurité, la visibilité de la profondeur du territoire de chacun. Nous devons donc faire preuve de créativité ».