Stéphane Séjourné, le ministre français des Affaires étrangères, a dénoncé à Paris le 2 avril, devant le chef de la diplomatie américaine, « l'emballement de la rhétorique azerbaidjanaise ».
Par Olivier Merlet
Le secrétaire d'État américain Anthony Blinken était hier à Paris pour discuter avec le président Emmanuel Macron du soutien à l'Ukraine et de la situation au Proche-Orient, ainsi que d'autres « dossiers mondiaux », en vue de la préparation du prochain sommet de Sommet de l’Otan qui se déroulera à Washington au mois de juillet.
Avant de rencontrer le chef de l'État français, Anthony Blinken a été reçu au Quai d'Orsay par le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, qui, parmi tous ces dossiers brûlants qui enflamment la planète, n'a pas oublié d'évoquer celui qui oppose l'Arménie et l'Azerbaïdjan au Sud-Caucase.
« Une autre crise préoccupe la France et les États-Unis au Caucase sud », a rappelé le chef de la diplomatie française. « Nous avons réaffirmé notre attachement à l'intégrité territoriale de l'Arménie aujourd'hui mise en cause par l'Azerbaïdjan. Je veux redire ici ma préoccupation face à l'emballement et à la rhétorique azerbaïdjanaise, à la multiplication des fausses informations émanant de Bakou et tente d'imputer à l'Arménie la responsabilité d'une escalade qu'elle est peut-être la seule aujourd'hui à vouloir éviter dans cette partie du monde. Je vois d'ailleurs dans ces exercices de propagande beaucoup de similitudes avec ce que la Russie impose à l'Ukraine et je pense que nous devrions, cher Anthony, y être également très attentif à six mois de la tenue de la COP 29 à Bakou ».
Anthony Blinken n'a pas abordé la question du Caucase dans sa réponse au ministre français, limitant son intervention aux sujets de la guerre en Ukraine et en Palestine. Les deux hommes se retrouveront à Bruxelles demain et après-demain, 3 et 4 avril, pour participer à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN.