Depuis Bruxelles où il participait au premier sommet mondial sur l’énergie nucléaire, le Premier ministre a appelé « tous les partenaires internationaux » à trouver avec l'Arménie la solution optimale pour assurer la pérennité de son programme nucléaire.
Par Olivier Merlet
Le 21 mars, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et le Premier ministre belge ont accueilli à Bruxelles les dirigeants et représentants de 50 pays lors du tout premier sommet mondial sur l’énergie nucléaire. Il fait suite à l’annonce, lors de la COP28 en décembre dernier, d’un projet visant à tripler la capacité nucléaire mondiale d’ici 2050 et consacre le retour en grâce de l’atome dans l’Union européenne, où il bénéficie désormais de législations plus accommodantes.
L'Arménie comptait parmi les pays invités aux côtés de ceux de l'Europe, de la Chine, des Etats-Unis et du Brésil, pour définir les modalités d'une collaboration globale pour accélérer et mieux financer le développement de l’énergie nucléaire. La Russie, troisième producteur d’électricité d’origine nucléaire derrière les USA et la France et qui équipe 80 des 440 réacteurs en opération dans le monde, dont ceux longtemps controversés de Metsamor, à 30 kilomètres d'Erevan, était la grande absente de ce sommet.
Alors que le président français Emmanuel Macron appelait à « l'unification des systèmes énergétiques de l'Union européenne, des Balkans et du Caucase et occidentaux » et à la réalisation « d'investissements dans cette direction », Nikol Pashinyan a déclaré soutenir «fermement le consensus » dégagé au sommet de Bruxelles et surtout reconnaître « le droit inaliénable de tous les États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de la développer à des fins pacifiques, sans discrimination ni obstacles politiques. […] L'énergie nucléaire est la pierre angulaire de notre stratégie visant à garantir à la fois la sécurité énergétique de notre pays et l'atténuation du changement climatique ».
Tâchant de répondre par avance aux préoccupations européennes souvent exprimées autour de la sécurité de la centrale nucléaire arménienne (sa première mise en service date de 1980, elle sera exploitée jusqu'en 2036), le Premier ministre a rappelé que celle-ci constituait « un élément essentiel de notre système énergétique, garantissant la stabilité de sa production. Actuellement, environ 30 % de l'électricité de notre pays provient de l'énergie nucléaire, il symbolise et renforce également notre souveraineté ».
Évoquant la « grande responsabilité » qu'impliquait ce programme, Nikol Pashinyan a assuré de la coopération « active » de l'Arménie avec l'Agence internationale de l'énergie atomique pour répondre à toutes ses exigences et en garantir la sécurité. « Les rapports des missions d'experts que nous recevons régulièrement montrent clairement que l'Arménie exploite la centrale électrique conformément aux normes de sécurité de l'AIEA ».
Rappelant toutefois que « les conflits récents dans nos régions, menacent non seulement la sécurité des installations nucléaires, mais entravent également la progression des initiatives nucléaires pacifiques », il a appelé « tous les partenaires internationaux à faire avancer ensemble les engagements et les objectifs stipulés dans la déclaration du sommet », s'engageant de son côté à faire valoir l'expérience de l'Arménie pour trouver avec eux « la solution optimale pour remplacer l'unité électrique actuelle ».