Dans une interview au quotidien britannique "The Telegraph" diffusée le 11 février, Nikol Pashinyan confirme la détermination de l'Arménie dans son engagement au processus de paix mais n'exclut pas la guerre.
Par Olivier Merlet
Malgré toutes les récentes déclarations en provenance de l'Azerbaïdjan qui tendent à les rejeter, le Premier ministre, veut maintenir sa confiance dans la valeur des engagements pris avec Bakou ces dernières années. « L'accord entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a été consigné par écrit dans un format tripartite et quadripartite, que les deux pays reconnaissent l'intégrité territoriale de l'autre sur la base de la déclaration d'Alma-Ata. […] Tant que l'Azerbaïdjan ne déclare pas, notamment, qu'il retire sa signature des déclarations de Sotchi et de Prague, il est tout à fait clair que l'Arménie et l'Azerbaïdjan reconnaissent l'intégrité territoriale de l'autre sur la base de la déclaration d'Alma-Ata de 1991, et toute déclaration contredisant cette logique est elle-même illégale ».
« Avez-vous peur d'une troisième guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan ? » lui a demandé le journaliste britannique. « Peur n'est pas le bon mot », lui a répondu le Premier ministre, justifiant ses propos par le fait que l'Arménie, « État démocratique, en développement, met en œuvre des réformes de grande ampleur pour accroître la résistance de son pays ». Il reconnait cependant que « la déstabilisation régionale et les mesures allant dans ce sens, sont bien sûr une source d'inquiétude chez toute personne raisonnable ».
À cette crainte, Nikol Pashinyan oppose une fois de plus les accords passés : « Nous avons signé un document avec l'Azerbaïdjan sur le non-recours à la force et à la menace de la force. S'il ne remplit pas ses obligations internationales, il peut attaquer n'importe lequel de ses pays voisins ». Et à la question de savoir si le président Aliyev respectera ces engagements, il répond : « Je crois en Dieu et je crois que tout État qui se respecte doit remplir ses obligations ».