Une session extraordinaire du Conseil des Anciens d'Erevan pourrait décider le 7 février de l'éviction de cinq de ses membres, tous représentants de l'opposition, dont son leader, Hayk Marutyan du "Progrès national", l'ancien maire d'Erevan.
Par Olivier Merlet
Sur proposition de huit membres du conseil municipal, dont 7 du parti Contrat Civil et un républicain, Tigran Avinyan a convoqué pour le 7 février une réunion extraordinaire du conseil des Anciens pour statuer sur la résiliation du mandat d'Hayk Marutyan, ancien maire d'Erevan ainsi que quatre autres conseillers du parti d'opposition "Mère Arménie", Narine Hayrapetyan, Zaruhi Postanjyan, Sona Aghekyan et Gevorg. Stepanyan.
La lettre adressée par les élus note qu'Hayk Marutyan, « membre du Conseil municipal des anciens d'Erevan, n'a participé à aucun vote, c'est-à-dire qu'il était absent de plus de la moitié des votes au cours de la session, et aucune donnée n'a été soumise à la municipalité d'Erevan pour que ces absences soient considérées comme respectables ». Soumise au vote mercredi prochain, la proposition, si elle est adoptée à la majorité des voix, pourrait mettre mettre un terme au mandat des intéressés.
Cette décision « poursuit un seul objectif : faire taire la voix de l'opposition et la priver de de la possibilité de lutter contre les décisions néfastes du gouvernement municipal, corrompu et incompétent », a annoncé le 3 février la direction du parti d'Hayk Marutyan, "Progrès national". Sa secrétaire, Isabella Abgaryan, invoque par ailleurs le droit au boycott, « forme d'expression d'une volonté claire, un outil donné à la force d'opposition qui peut être utilisé et ne peut pas être considéré comme une absence irrespectueuse ».
Avec seulement 24 élus au conseil, le "Contrat Civil" a dû passer une alliance avec le parti "République" pour tenter de former une majorité. Elle reste toutefois insuffisante pouratteindre à elle seule le quorum nécessaire pour la validité des votes du conseil. La majorité au pouvoir doit donc, pour ce faire, s'appuyer sur une troisième force politique, "Voix Publique". Vardan Ghukasyan,son leader, a assuré que les élus de "Voix Publique" ne participeraient pas à la séance extraordinaire du 7 février pour ne pas permettre au Conseil de réunir le fameux quorum.