A l'occasion de ses neuf ans d'existence, le musée-institut Komitas inaugurait hier sa nouvelle exposition, " Komitas Office VR". L'occasion, pour le gouvernement, de mettre en avant sa politique de reconnaissance internationale de la culture arménienne.
Par Olivier Merlet
Non, il ne s'agit pas de la dernière suite bureautique du logiciel bien connu ! "Komitas Office VR", de son nom anglais, est l'intitulé d'une nouvelle exposition, une visite très exactement, depuis Erevan et en réalité augmentée, du bureau de l'appartement d'Istanbul dans lequel le chantre de la musique et des chants populaires arméniens recueillait et composait les plus belles pièces du répertoire national.
Equipés de lunettes "VR" pour "virtual reality", les visiteurs pourront notamment découvrir le piano à queue et sa table d'harmonie sur lesquels le Vardapet répétait ses œuvres ainsi que de nombreux autres objets personnels restitués par modélisation 3D. Cette découverte visuelle, virtuelle et interactive se double également de documents sonores parfois commentés de la voix de Komitas lui-même
Si la ministre de l'Education et de la Culture, Zhanna Andreasyan et le vice-ministre des Affaires étrangères, Vahan Kostanyan, avaient fait le déplacement pour le lancement de ce nouvel évènement, c'était aussi pour rappeler le travail activement mené par les autorités de l'Etat en faveur de la promotion et du rayonnement de la culture arménienne de par le monde.
Le 18 mai 2023, par décision unanime du Conseil exécutif de l'UNESCO, la collection des œuvres de Komitas a été inscrite au Registre international de la Mémoire du monde. Nikolaï Kostandian, directeur du musée-Institut Komitas, souligne à ce sujet « l'aboutissement d'un travail cohérent de 8 ans, en coopération avec les ministères des Affaires étrangères ainsi que de l'Education et de la Culture ». Zhanna Andreasyan salue, quant à elle, le « travail de longue haleine réalisé par la coordination de différents départements. Des efforts continus sont menés pour vulgariser le patrimoine matériel et immatériel de l'Arménie sur les plateformes internationales. L'inscription récente des forges de Gyumri aux registres de l'UNESCO, le processus d'attribution, dans le cadre de sa Convention, d'un statut de protection renforcée au complexe monastique de Tatev et à l'ensemble des monuments des gorges du Vorotan en sont l'expression ». Toujours selon la ministre, une ligne distincte est réservée dans le budget de l'État pour la préparation des candidatures.
Rappelant a son tour l'inscription, en 2019, du 150e anniversaire du "Vardapet" Komitas au calendrier des commémorations mondiales majeures de l'UNESCO, Vahan Kostanyan,le vice-ministre des Affaires étrangères a lui aussi fait remarquer que ses services œuvraient sans relâche à l'internationalisation du patrimoine culturel arménien. « Des échantillons documentaires d'une valeur exceptionnelle sont désormais inscrits au Registre international de la Mémoire du monde. L'objectif principal de ce programme est de prévenir la perte de précieuses collections d'archives et de bibliothèques dans le monde et de promouvoir leur protection efficace et leur large diffusion ».
Déjà inscrits au Registre international de la Mémoire du monde, l'observatoire de Byurakan, les manuscrits du Matenadaran et les œuvres d'Aram Khachatryan ont également trouvé la juste place qui leur revient dans ces listes prestigieuses.
