Lors d'une réunion des membres du parti Contrat civil , à Gavar le 13 septembre, Nikol Pashinyan a réagi aux récents propos d'Ilham Aliyev.
« Je considère les annonces de Bakou comme le coup le plus grave porté au processus de paix ces derniers jours », a déploré le Premier ministre, considérant que les déclarations du président azerbaidjanais la semaine dernière constituaient une violation des accords passés conclus au plus haut niveau. « Nous avons pris à plusieurs reprises un accord public et enregistré selon lequel la paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, ainsi que la délimitation et la démarcation des frontières, devraient être fondées sur la Déclaration d'Almaty de décembre 1991. […] La signification politique pratique de ces déclarations doit être clarifiée », a déclaré Nikol Pashinyan. Il a ajouté que le travail des commissions de délimitation n'étaient pas de « créer une frontière, mais de réexprimer et reproduire les frontières qui existaient au moment de l'adoption de la Déclaration d'Alma-Ata en 1991 »
Sur la question des enclaves, et des « huit villages sous occupation », selon Ilham Aliyev, Nikol Pashinyan a opposé « 32 villages arméniens dont les territoires vitaux sont occupés, dont la région de Gegharkunik. Puisque nous sommes déterminés à reconnaître mutuellement l'intégrité territoriale de chacun sur la base de la déclaration d'Alma-Ati, si l'Arménie garde sous son contrôle des territoires qui appartiennent "de jure" à l'Azerbaïdjan, elle devra se retirer, si l'Azerbaïdjan garde sous contrôle des territoires qui appartiennent "de jure" à l'Arménie, l'Azerbaïdjan devra se retirer. Il est pratiquement impossible de mettre en œuvre cela une carte mutuellement convenue. Il n'existe qu'un moyen d'y parvenir, en s'appuyant politiquement sur la déclaration d'Alma-Ati de 1991 ».
« D'un côté, l'Azerbaïdjan présente des revendications territoriales à l'Arménie, annonce qu'il renforcera son armée, de l'autre se plaint que l'Arménie achète des armes à la France et à l'Inde. Quelle est la logique ici ? l'Azerbaïdjan pense-t-il que l'Arménie ne devrait pas avoir d'armée» a demandé le Premier ministre. « Si telle est cette perception, cela signifie que le droit de l'Arménie à exister est remis en question, ce qui est absolument inacceptable. Tout pays a le droit d'avoir une armée, personne ne peut la remettre en question ».
Revenant enfin sur les négociations en cours, le Premier ministre a rappelé l'importance qu'il attachait à la garantie d'une médiation étrangère, reconnaissant que « jusqu'à présent, l'Arménie et l'Azerbaïdjan parlent des langues diplomatiques différentes. En Arménie et en Azerbaïdjan, ainsi qu'à l'extérieur de nos pays, il y a et il y aura des forces qui ne sont pas intéressées par la paix. Dans ce cas, les positions des dirigeants des autres pays sont très importantes », a-t-il souligné.