Le centre de cardiologie franco-arménien de Goris vient de recevoir un scanner haute performance qui permettra désormais un diagnostic local des victimes d'AVC.
Par Olivier Merlet
Les accidents coronariens (les infarctus), les cancers et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) constituent trois des premières grandes causes de décès dans le monde. Infarctus et AVC - 15 millions de morts en 2019 selon l'Organisation Mondiale de la Santé - sont des urgences à diagnostiquer impérativement dans les cinq heures si l'on veut se laisser une chance de sauver une vie ou d'entreprendre une intervention qui limitera le risque de handicap consécutif. Le délai de prise en charge est déterminant, le temps, et donc la distance, sont essentiels.
Le centre de cardiologie franco-arménien de Goris revêt en ce sens une importance stratégique pour le Syunik et l'Artsakh. Doté des équipements les plus récents, il permet de fournir sur place les soins de pointe nécessaires dans ces spécialités sans devoir se rendre à Erevan ni attendre d'y arriver. Il est l’unique centre cardio-vasculaire de ces deux régions.
D'une capacité de vingt-cinq lits dont dix de réanimation, ses équipements informatisés de mammographie et de tomographie ainsi que quatre appareils d'échographie cardiovasculaire permettent la détection d'un certain nombre de maladies même en stade préclinique ou précoce. Une intervention adaptée pourra alors être menée localement. Quarante personnes y travaillent vingt-quatre heures sur vingt-quatre , trois cent soixante-cinq jours par an.
Inauguré en avril 2013, fondé par l'association Action Santé Arménie France et le Fonds arménien de France, le centre fêtait le 7 mai dernier ses dix ans d'opération. L'occasion, pour Avedis Matikian, initiateur du projet, et Artak Asoyan le directeur du centre, de recevoir des élus de la région et des personnalités arméniennes et françaises pour leur présenter la dernière acquisition du centre de cardiologie: un scanner neurovasculaire autorisant le diagnostic et la prise en charge d'AVC ou d'AIT (accident ischémique transitoire), son symptôme souvent avant-coureur, mais aussi leur prévention, leur suivi et l'assistance à la rééducation.
Son coût d'un demi-million de dollars américains a été financé par une autre ONG française, "SOS Chrétiens d'Orient", très active dans le soutien aux populations déplacées du Syunik et d'Artsakh.
