Marchandage tripartite sur la route du Zangezur

Actualité
20.09.2024

Erevan aurait adressé une proposition distincte à Bakou concernant l’ouverture de la route Bakou-Nakhitchevan-Turquie via le Syunik.

Par Olivier Merlet

 

Le quotidien en ligne Azatutyun rapporte s’être entretenu avec la députée Sona  Ghazaryan au sortir d’une session  parlementaire. La jeune élue « Contrat Civil », membre de la commission des relations étrangères du Parlement et coéquipière du Premier ministre a annoncé sans autre commentaire l'envoi par le gouvernement aux autorités azerbaidjanaises d'une proposition séparée concernant la route reliant l'Azerbaïdjan au Nakhitchevan, via le Syunik.

« La République d'Arménie a proposé à l'Azerbaïdjan un plan de démobilisation, décrivant en détail les procédures de sécurité et de prestation de services, que nous ne considérons pas approprié de divulguer pour le moment, mais nous avons fait notre proposition », a-t-elle simplement déclaré. Interrogée sur une éventuelle réponse de Bakou, la députée a affirmé qu'elle ne disposait pour l'heure d'aucune information supplémentaire, se contentant de confirmer « qu'une conversation avait eu lieu à ce sujet ».

Il y a quelques semaines, le Premier ministre Pashinyan n'a pas exclu que la sécurité de la route reliant l'Azerbaïdjan au Nakhitchevan via Syunik puisse être confiée à une société de sécurité privée.

Lors de son allocution au deuxième sommet arménien global, le Premier ministre Nikol Pashinyan a confirmé une fois de plus que l'Arménie est prête à fournir une voie de transit entre l'Azerbaïdjan et le Nakhitchevan, via la province du Syunik, « sans contourner, sans porter atteinte ni subordonner la souveraineté, l'intégrité territoriale et la juridiction de l'Arménie, comme les routes de tous les pays du monde ». Il a également répondu au porte-parole du ministère des Affaires étrangères d'Azerbaïdjan qui affirmait que son pays disposait d'une solution alternative via le territoire iranien.  « L'Azerbaïdjan dit : eh bien, vous n'en voulez pas, nous traverserons l'Iran. Nous ne sommes pas contre qu'ils passent par l'Iran, bien sûr, c'est le problème des relations Iran-Azerbaïdjan. Mais nous réaffirmons que, dans les mêmes conditions que la République islamique d'Iran offre ce passage, nous sommes également prêts à le faire. Par ailleurs, dans la logique bilatérale, nous n'excluons pas certaines simplifications des procédures.

Dans le contexte de ces assurances de l'Arménie des avertissements martelés de l'Iran à la Russie de pas toucher aux frontières régionale (le secrétaire du Conseil de sécurité russe Sergueï Choïgu était à Téhéran il y a trois jours pour assurer que son pays soutenait la politique iranienne sur les voies de communication avec l'Azerbaïdjan), Sona Ghazaryan a affirmé que « l'Arménie discute avec ses partenaires et présente ses propres "lignes rouges" ».