Le candidat "arménien" s'impose aux Européennes dans le Sud-Caucase

Arménie francophone
10.06.2024

Francois-Xavier Bellamy, candidat sortant du Parti Populaire européen et vice-président exécutif des "Républicains" en France, remporte haut la main les suffrages des électeurs français du Sud-Caucase, à Erevan comme à Tbilissi, il finit même troisième à Bakou.

Par Olivier Merlet

 

Des 450 Français (449 exactement), d'origine française ou arménienne, inscrits sur les listes électorales en Arménie, seuls 112 d'entre eux ont fait hier le déplacement jusqu'au bureau de vote installé à l'ambassade. 75% d'abstention ! Bakou n'est pas loin derrière avec un taux quasi-similaire à près de 70%. En Géorgie où la mobilisation pro-européenne se poursuit, plus de 41% des électeurs ont tenu, en revanche, à faire valoir leur suffrage.

Que ce soit à Tbilissi ou à Erevan, Francois-Xavier Bellamy, figure politique bien connue dans le Sud-Caucase et notamment pour ses positions fortes en faveur de l'Arménie et des Arméniens du Haut-Kharabagh sort incontestablement grand vainqueur de ces élections avec 38,30% des voix d'Arménie, et 18,7% de celles de Géorgie où il ne devance toutefois que d'une courte tête le candidat du parti socialiste, Rafael Glucksmann (18%). En Azerbaïdjan, il se classe troisième à 12% des suffrages, derrière la candidate de la liste présidentielle française, Valérie Hayer (24,14%) et Manon Aubry de la France insoumise (LFI -18,97%). Sur l'ensemble de la zone du Sud-Caucase, Francois-Xavier Bellamy emporte la course avec près d'un quart des voix exprimées.

Souvent qualifié de "néo-conservateur" et tenant d'une droite libérale très traditionaliste et très "droitière" justement, Francois-Xavier Bellamy est indéniablement le vainqueur "arménien" de ce suffrage européen. Initiateur ou cosignataire fidèle de plusieurs résolutions et de nombreuses prises de position pro-arméniennes et fermement anti-azerbaïdjanaises, il entend défendre les Droits de l'homme mais aussi des valeurs "civilisationnelles". Il souhaite incarner une Europe qu'il souhaite chrétienne et protectionniste, tant au niveau de son économie que de ses frontières. Un discours très dans l'air du temps où la droite traditionnelle flirte souvent avec des tendances beaucoup plus radicales et qui plaît beaucoup en Arménie.

Néanmoins, Jordan Bardella, le représentant de la droite extrême et grand gagnant de ces élections européennes au niveau national ne totalise en Arménie qu'un petit 10% contre 31% au niveau national. Il se classe deuxième dans le choix des électeurs, à égalité avec Manon Aubry, candidate LFI. Toutefois, en additionnant à son score celui de Marion Maréchal, (qui a effacé Le Pen de son patronyme), l'extrême droite populiste totalise plus de 20% des voix en Arménie.

 

Les résultats :