Lancement du FrancoFest : un marathon de la littérature française

Arménie francophone
12.10.2024

Aujourd’hui, le 12 octobre, ouvre ses portes le festival FrancoFest, célébrant l’entrée de l’Arménie dans la sélection internationale du prestigieux Prix Goncourt. Hier, une conférence de presse s’est tenue à l’Ambassade de France en Arménie à cette occasion.

 

Par Paul Loussot (photo et texte)

La conférence de presse a eu lieu en présence de S.E. M. Olivier Decottignies, ambassadeur de France en Arménie, Pascal Bruckner, philosophe et essayiste français membre du jury du Prix Goncourt depuis 2020 ainsi que d’Artak Aleksanyan, fondateur et directeur de la maison d’édition Newmag, qui publiera l’ouvrage gagnant en arménien.

L’Arménie a l’honneur d’être le 39e pays à participer au volet international du très renommé Prix Goncourt. Huit livres sont en compétition, dont le gagnant sera connu en mars 2025. L’occasion de pouvoir comparer les goûts des lecteurs français et arméniens.

Ainsi, trois universités arméniennes participent à la remise de ce prix : l’Université d’Etat d’Erevan, l’Université Valery Brusov, et bien évidemment l’UFAR, que M. Olivier Decottignies qualifie même de « bastions de la francophonie ».

En effet, l’ambassadeur insiste sur l’excellente connaissance de la langue et littérature classique française de la part des étudiants arméniens, triés sur le volet pour faire partie du jury. Se pose alors la question d’une potentielle initiative pour faire découvrir des auteurs arméniens de renom à des élèves et étudiants français. Pour cela, un travail de traduction important en amont serait nécessaire. Un événement tel que la participation de l’Arménie au Prix Goncourt serait l’occasion parfaite pour débuter une coopération franco-arménienne de grande ampleur quant à la traduction et l’édition de textes français en arménien, comme d’œuvres arméniennes en français, qui restent peu connues dans l’Hexagone.

Par ailleurs, signe de l’attrait réciproque de la France pour la littérature arménienne, à l’occasion du Salon du livre de Paris 2025, plusieurs ouvrages arméniens de littérature contemporaine seront présentés au grand public.

M. l’ambassadeur de France en Arménie souligne également qu’aujourd’hui, 50 000 élèves et étudiants arméniens apprennent la langue française, prouvant que « l’Arménie fait partie de l’espace francophone », dont elle a même organisé le sommet en 2018, signe de « sa formidable ouverture sur le monde ». D’autre part, la conférence de presse a été l’occasion de rappeler le soutien exprimé par l’OIF à l’Arménie face à la menace perpétuelle que représente l’Azerbaïdjan, ainsi qu’aux réfugiés d’Artsakh : « […] aucun concours [Prix Goncourt] ne sera organisé en Azerbaïdjan avant la fin du siècle ! » rappelle M. Pascal Bruckner.

Concernant le défi de la traduction des ouvrages français en langue arménienne, M. Artak Aleksanyan a insisté sur le fait que les meilleurs traducteurs ont été mobilisés pour cette extraordinaire occasion ; l’excellence de l’Arménie dans ce domaine n’est plus à prouver comme le rappelle l’ambassadeur. Le festival FrancoFest sera également l’occasion de faire découvrir cinq livres francophones au grand public arménien, tel que La Plus Secrète Mémoire des hommes, de Mohamed Mbougar Sarr, Prix Goncourt 2021. Cela s’inscrit dans la volonté plus large du concours de faire connaitre en Arménie plus amplement la littérature contemporaine française ; si Molière et Baudelaire ne sont inconnus de personne ici, ce n’est pas le cas de Leila Slimani ou Virginie Despentes. De l’autre côté, la France aussi se rapproche de la littérature arménienne, par le biais d’initiatives telles que « Weekend à l’Est », festival de culture d’Europe centrale et orientale se tenant du 20 au 30 novembre à Paris, et promettant de nouvelles traductions d’œuvres entre les deux langues, des lectures musicales des textes de Zabel Essayan…

La culture s’impose ainsi comme une part essentielle – et trop souvent sous-estimée – des relations amicales et de la bonne coopération franco-arménienne.

Le festival durera toute la journée du 12 octobre, à l’hôtel Congres d’Erevan. Venez nombreux !