La société civile appelle de nouveau à la réforme urgente des forces armées

Société
10.01.2024

À la  suite du décès dans leurs positions de deux soldats le 9 janvier, la société civile réclame des comptes et l'engagement de réformes profondes au sein des forces armées.

Par Olivier Merlet

 

Dans la même journée d'hier, , le ministère de la défense a fait part du décès par balle de deux soldats dont un officier du 2eme corps d'armée. Une commission d'enquête a  été immédiatement diligentée par le département militaire avec ouverture d'une procédure pénale. Un suspect, conscrit de la même unité militaire, a été arrêté.

Suite à la publication de ces informations, Anahit Manasyan, défenseur des droits de l'homme d'Arménie a publié un communiqué dans lequel elle souligne « que de tels cas dans les forces armées sont inadmissibles et très préoccupants. Il est extrêmement important que les organes d'État compétents mènent une enquête efficace dans de tels cas, prennent des mesures urgentes visant à prévenir des cas similaires et mettent en place des structures complètes et appropriées à cet effet », poursuit-elle, « je serai cohérente dans la résolution des problèmes mentionnés ci-dessus et existants sur le terrain, y compris ceux liés à la discipline des forces armées, et dans la mise en œuvre des mesures visant à les résoudre ».

Nazeli Movsesyan, coordonnatrice du contrôle civil de la sécurité et de la défense au sein de la branche arménienne de l'Assemblée des citoyens d'Helsinki précise que sur les 75 militaires morts l'année dernière, seuls 20 ont été abattus à la suite d'une violation du cessez-le-feu, les cas restant sont dus à des tirs non adverses. L'avocate note que ce phénomène est récurent et n'a pas diminué en 2023. On se souvient du décès tragique de quinze soldats dans l'incendie de leurs baraquements il y a tout juste un an, par ailleurs, 9 cas de suicide ont été enregistrés l'an passé dont quatre pour le seul mois d'août, on se souvient par ailleurs du décès tragique. Selon elle, le phénomène est significatif de relations non statutaires au sein des forces armées et sa cause est à rechercher dans l'absence de réformes profondes.

« Depuis des années», constate-t-elle, « dans de nombreux cas, suite à l'ouverture de procédures pénales, le nombre de coupables ou de responsables n'est pas si élevé, du moins selon les données disponibles. Cela signifie qu'après l'incident, l'enquête n'est pas menée de façon appropriée et les coupables ne sont pas punis, entraînant ainsi le risque de voir se reproduire de tels incidents à l'avenir ».

Dans la soirée d'hier, Edvard Asryan le chef de l'état-major général et vice-ministre de la Défense des forces armées a visité le 2e corps d'armée et passé des consignes strictes concernant les relations statutaires dans l'exercice des fonctions de défense, le respect les règles de sécurité et la mise en œuvre systématique de toute mesure visant à accroître la discipline. Il a par ailleurs ordonné la conduite d'une enquête appropriée et tout faire pour exclure des incidents similaires à l'avenir.

Ce matin, le Premier ministre Nikol Pashinyan s'est rendu au ministère de la Défense, officiellement pour discuter du rapport de ses activités en 2023. Le communiqué précise qu'il a aussi été fait référence aux « problèmes existant dans les Forces armées et aux activités menées dans le sens de la prévention des relations non statutaires ». Le Premier ministre a donné des instructions précises aux responsables et souligné la nécessité d'une mise en œuvre continue et cohérente de mesures visant à accroître la discipline.