La Cour Pénale Internationale accueille l'Arménie

Actualité
08.02.2024

Le ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan était invité par la Cour pénale internationale de la Haye ce 8 février, à l'occasion de la cérémonie d'accueil de l'Arménie en tant que 124e État partie au Statut de Rome.

Par Olivier Merlet

 

« La force de la CPI dépend de l'engagement de la communauté internationale à l'égard de son mandat. Cet engagement se construit pas à pas, brique par brique. Je suis reconnaissant à la République d'Arménie d'avoir ajouté sa propre brique au pilier permanent de la justice pénale internationale qu'est la CPI » a déclaré Piotr Hofmański, président de la Cour pénale internationale. « La ratification par l'Arménie du Statut de Rome est une décision importante et courageuse », a-t-il ajouté, soulignant que « l'Arménie [avait] désormais rejoint la communauté des États attachés à la notion de la plus grande préoccupation, la communauté internationale ».  

Notant au passage que l'Arménie était désormais tenue de coopérer pleinement avec la CPI et de participer au financement du budget de la Cour, Piotr Hofmański a remis au ministre des Affaires étrangères un exemplaire d'une édition reliée du Statut de Rome avant de l'inviter à dresser le drapeau de l'Arménie à côté de ceux des autres États membres.

« Alors que nous nous engageons dans cette voie, assumons la responsabilité qui nous incombe de veiller à ce que personne ne soit au-dessus de la loi » a déclaré à son tour Ararat Mirzoyan. « L'Arménie estime qu'il est extrêmement important de mettre en place un système judiciaire international qui garantisse la punition des personnes ayant commis un génocide et d'autres crimes graves »  

« Malheureusement », a-t-il fait remarquer « dans notre région, nous avons été confrontés non seulement à un refus total de résoudre la question par des moyens pacifiques, mais aussi à une intention claire de faire proliférer la guerre, la haine et la terreur ».

« Les agressions continues contre la République d'Arménie et l'occupation de nos territoires souverains, les atrocités odieuses perpétrées contre les Arméniens, le nettoyage ethnique du Haut-Karabakh, à la suite duquel plus de 100 000 Arméniens ont dû fuir leurs foyers pour trouver refuge en Arménie, ont eu des conséquences humanitaires dévastatrices et continuent de poser des risques imminents pour notre région. Dans ce contexte, nous sommes convaincus que le Statut de Rome, parmi d'autres mécanismes, a un réel potentiel pour prévenir toute nouvelle escalade et atrocités, devenant ainsi un jalon vers la stabilité et la paix durable dans notre région ».