Alors que venait de se dérouler une conférence consacrée à l'intégration européenne rassemblant partis politiques et associations de la société civile, le président de l'Assemblée nationale, Alen Simonyan a fait part hier à la télévision publique, de ses vues sur la question européenne.
Par Olivier Merlet
Depuis l'invitation du Parlement européen le 13 mars qui se montrait favorable à l'idée d'une candidature arménienne à rejoindre l'Union européenne, la question fait l'objet de discussions soutenues au sein du gouvernement et dans de nombreux cercles politiques ou de la société civile. Hier, 28 mars, se déroulait à Erevan la "Conférence des Forces sociales, politiques et démocratiques pour l'intégration européenne de l'Arménie". Ses intervenants ont reconnu que le pays se trouvait « à un carrefour stratégique sérieux » de son histoire.
Aram Sargsyan, ancien Premier ministre du gouvernement Kocharyan en 1999 et aujourd'hui président du parti "République" a déclaré : « si nous restons avec la Russie, nous resterons dans le triangle Azerbaïdjan-Russie-Turquie, où les problèmes seront résolus à nos dépens. Sur cette base, l'Arménie n'a tout simplement pas d'autre choix que d'aller vers l'Ouest ». Pour Arman Babajanyan, ancien député privé de siège depuis les élections de juin 2021, « l'Arménie mène une bataille existentielle et cherche des opportunités pour un traité de paix pour régler le conflit et cherche également à protéger son identité et garantir la pérennité de son État. Tout cela peut être garanti exclusivement dans la famille européenne et cet agenda doit être avancé ».
Hovsep Khurshudyan, président de séance et par ailleurs, de la Plateforme nationale arménienne (NAP - représentant la Société civile dans le cadre du Partenariat oriental avec l'Union européenne), a pour sa part réitéré l'engagement pris au mois de février par son organisation de soutenir les autorités « sur la voie menant l'Arménie à l'intégration européenne, en restant, bien entendu, critique de toutes les lacunes et problèmes ».
Un peu plus tard dans la soirée, le président de l'Assemblée nationale, Alen Simonyan, interviewé par la première chaine de la télévision publique déclarait « La République d'Arménie, le peuple arménien et la démocratie partagent depuis longtemps le système de la famille européenne, les valeurs européennes et la démocratie. C’est la perception que l'on en s'en fait, tant à l’étranger que chez nous. Il est évident pour moi qu'une adhésion de l'Arménie à l'Union européenne représente pour nous l'option la plus correcte et la plus souhaitable ». Il a toutefois reconnu qu'il s'agissait d'un processus long et compliqué, « beaucoup de choses doivent encore être mises en conformité avec les normes européennes ».
Alen Simonyan a aussi annoncé : « pour la première fois, l'Arménie participera à la réunion des présidents de l'Assemblée nationale des pays de l'UE ». Celle-ci se tiendra du 21 au 23 avril prochain à Palma de Mallorca, en Espagne, aux Baléares très exactement.
