Pour la première fois depuis sa création en 1947, le Festival d'Avignon accueille, en "Off", sa vitrine internationale du théâtre indépendant, met en scène un bouquet de productions et de spectacles, tous "made in Arménie" et tout au long de la fête.
Par Olivier Merlet
Deux spectacles, trois films, un concert, un cabaret, un défilé de mode…, ainsi qu’une table ronde, des rencontres et un show peinture live ! Jusqu'au dimanche 21 juillet, les “Journées de l’Arménie” porteront sur les devants de la scène mondiale de l'avant-garde, le talent et la vigueur de la création artistique et culturelle arménienne.
« 2024 est l’année de l’Arménie en France avec la panthéonisation de Missak Manouchian et le centenaire de la naissance d’Aznavour », rappelle Nathalie Thauvin, directrice de la Compagnie Iva qui œuvre depuis 1985 aux échanges culturels entre la France et les pays d'Europe Orientale par la diffusion et la production de spectacles originaux. Invités du festival "Hayfest" d'Erevan à l'automne dernier, Nathalie Thauvin et Harold David, le coprésident du Off d'Avignon, ont eu l’idée de ces "journées", soutenues par le ministère arménien de la Culture.
Deux spectacles principaux seront à l'affiche arménienne de ce mois de juillet dans la cité des Papes. "Le chant de l'exil", pièce chorégraphique interprété par les danseurs du théâtre Mihr d'Erevan, sur des musiques traditionnelles, inspirées particulièrement du "Horovel" d'Artsakh, la chanson de travail que les villageois entonnaient quand ils se rendaient aux champs. "Une journée froide en enfer", de Hrachya Keshishyan raconte lui le face à face d'un homme avec lui-même, caméra au poing, interprété sur le fil du rasoir par Nerses Avetisyan, son acteur fétiche de la mini-série, "Les mécaniques du bonheur".
Présent au "Off" pendant toute la durée du festival, Hrachya Keshishyan ne cache pas son enthousiasme : « L’Arménie est un pays francophone. La France nous soutient beaucoup et nous avions hâte de nous retrouver ici, à Avignon ! ». Il présentera également l'un de ses derniers films, "Une histoire anatolienne," toujours interprété par Nerses Avetisyan, dans la peau cette fois d'un citoyen turc qui découvre la réalité arménienne de ses origines.
A noter encore que le 11 juillet, une table ronde animée par le metteur en scène Serge Avedikian tentera de répondre à la question « comment donner le goût de l’Arménie ? On la connaît si mal ». Des acteurs arméniens de théâtre et de cinéma et des directeurs de festival parleront des jeunes artistes qui vivent aujourd’hui à Erevan et ailleurs, dans sa diaspora, de la création artistique dans le pays et des forces vives qui veulent le faire exister le pays sur la scène internationale.