Adama OUANE, Administrateur de l’OIF : « Ce Sommet devrait être vécu comme un moment de célébration »

Géopolitique de la francophonie
07.10.2018

Propos recueillis par Zara Nazarian

-Monsieur l’Administrateur, quelles sont, selon vous, les particularités de ce XVII Sommet de la Francophonie qui va s’ouvrir à Erevan dans quelques jours ?

Je pense que la question qu’on pose souvent c’est  « est-ce que l’Arménie est un pays francophone ? »  Je dirais que c’est d’abord un pays qui a fait le choix d’appartenir à cette communauté, malgré peut-être sa typologie linguistique qui ne fait pas du français une langue active de population. Néanmoins, il y a un désir clair de la promotion de la langue, mais aussi un partage des valeurs, une appartenance à une communauté. Ce Sommet est donc une reconnaissance et une récompense de ce que l’Arménie présente pour la Francophonie et aussi un espoir pour tous ceux qui appartiennent a la Francophonie sans être peut-être au cœur, de par  l’aspect linguistique, de cette communauté.  

-Quels sont les enjeux principaux de ce Sommet ?

C’est le moment ou tous les pays membres, associés  et observateurs rallient  autour des enjeux qui sont paix, démocratie, développement, autour aussi de projets, de coopération, de promotion de la langue française,  du développement, de la diversité, la promotion de l’éducation, des valeurs, des droits, de l’économie, des numériques, qui sont au centre de ce projet.

La Francophonie défend les valeurs comme notamment la tolérance, la solidarité, le développement, la diversité… Nous vivons dans une époque du repli identitaire et, dans beaucoup de pays, du populisme qui gagne du terrain. Or, l’avenir de l’humanité c’est tout le contraire - c’est la coopération, l’échange.

Le Sommet va travailler sur un important agenda où figurent les questions comme la paix, la lutte contre  la radicalisation, la coopération politique, le développement, mais aussi la pauvreté, le développement économique, le partage de la prospérité... Nous avons soulevé ces questions déjà au moment du dernier Sommet, à Madagascar, et nous allons continuer d’y travailler. Nous avons également sur notre table de travail des documents sur l’éducation et la promotion de l’éducation, et la demande du développement durable.

Autre enjeu important du prochain Sommet est, bien sûr, l’élection d’une Secrétaire générale qui va y avoir lieu.

- Ce Sommet coïncide avec la disparition de Charles Aznavour, le symbole de la nation arménienne…

Sa disparition crée une grande tristesse. On sait ce qu’il représentait et représente  pour l’Arménie, pour la France et pour la Francophonie : en Afrique, on a tous des moments bercés par ces chansons...  Et il a été salué dans le monde entier. C’était vraiment un grand monsieur, un génie, un homme de valeurs qui s’est battu aussi pour la Francophonie, pour l’Arménie. Il nous quitte a la veille d’un moment de triomphe qui est ce Sommet de la Francophonie à Erevan.   

-Est-ce qu’il y a un message particulier que vous souhaiteriez adresser au public arménien?

C’est que les Arméniens voient que le choix de la Francophonie est le bon choix et qu’ils font partie dorénavant de la communauté francophone et de cette coopération extraordinaire qu’elle entend. Ce Sommet devrait être vécu comme un moment de célébration.