Serdar Kilic, l'émissaire spécial du gouvernement turc pour la normalisation des relations avec l'Arménie, a semblé prendre de cours son homologue arménien Ruben Rubinyan en proposant la tenue d'une réunion entre les deux pays dès cette semaine à Erevan.
Par Olivier Merlet
Au forum diplomatique d'Antalya, le week-end dernier, tandis que le ministre des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, s'entretenait avec son homologue, Hakan Fidan, de la normalisation des relations avec la Turquie, les émissaires spéciaux du gouvernement des deux pays participaient à une table ronde sur le même sujet.
« L’Arménie est prête à œuvrer pour le présent et l’avenir », a déclaré Ruben Rubinyan, vice-président de l'Assemblée nationale et représentant spécial du gouvernement arménien aux négociations avec la Turquie. Argumentant de cette bonne volonté, l'émissaire arménien a mis en avant l'annonce publique à deux reprises, en juillet 2022 et à l'été 2023, de la frontière arméno-turque (aux citoyens de pays tiers ou porteurs de passeport diplomatique). « Malheureusement cela n’est pas encore arrivé », a-t-il déploré en ajoutant « De notre côté, toutes nos infrastructures sont prêtes, et maintenant, si Serdar est d'accord, nous pouvons annoncer que nous mettons en œuvre cet accord ».
« La Turquie veut normaliser complètement ses relations avec l'Arménie », lui a répondu Serdar Kilic. « Il y a certaines mesures que nous devons prendre en considération, mais nous devons d'abord tenir des réunions. J'ai dit à Ruben à plusieurs reprises que je suis prêt à me rendre à Erevan pour des négociations. Je suis également prêt à le rencontrer à Ankara. Mais s'il considère l'ouverture de la frontière aux pays tiers et aux personnes possédant un passeport diplomatique, condition préalable à nos réunions, cela signifie que nous avons un problème ». Rejetant toute idée de malentendu, Ruben Rubinyan, a assuré que l’Arménie n’avait pas fixé de condition préalable aux réunions.
« Je propose à Ruben que nous nous rencontrions à Erevan dès la semaine prochaine et que nous fassions de ce rendez-vous un moment historique », a immédiatement relancé le diplomate turc. « Nous discuterons bien sûr », a réagi, Ruben Rubinyan visiblement pris au dépourvu. « Nous en discuterons en temps et en heure, nous discuterons, aujourd'hui ou plus tard et nous déciderons du lieu de notre rencontre ».
Erevan n'a pour l'heure fait part d'aucun commentaire officielle à la proposition du diplomate turc.