Statues vandalisées ou démontées, Croix d’Église déposées, à quand s’arrêtera le génocide culturel commis par l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabagh ?
Par Pierre Sinoir
Le compte X (ex-Twitter) ArtsakhOmbuds présentait le 5 février, deux photos de l’église arménienne de Vankasar au Kharabagh datant du XVII siècle. La plus récente, extraite d'une séquence réalisée le 1er février par un vidéaste azerbaidjanais, Toghrul Hasanov, la montre dépossédée de sa croix. « L’Azerbaïdjan poursuit frénétiquement sa politique d’albanisation du patrimoine culturel et cultuel arménien. Sans une intervention internationale adéquate, ces cas de vandalisme et de profanation continueront de se multiplier », déclarait en légende Gegham Stepnayan, l'ancien défenseur des droits de l’homme en Arstakh.
Déjà dépouillée de ses khatskhars, de ses bas-reliefs et inscriptions en arménien dans les années 1980, Vankasar avait été en partie détruite pendant la première guerre du Kharabagh, puis restaurée par le département du tourisme d'Artsakh. L’église aurait été cette fois présentée comme étant une église aghvane par les autorités azerbaïdjanaises, dévoyant ce lieu culte en un outil de sa propagande culturelle, une forme d’appropriation des traditions religieuses arméniennes par le régime de Bakou.
Le 4 février déjà, la chaîne azerbaïdjanaise REAL TV avait publié sur sa plateforme YouTube une vidéo montrant que la croix de l'église Saint-Hakob du district Hekimyan de Stepanakert été retirée et que le khatshkhar érigé dans sa cour avait également disparu. Les actes de profanations vis-à-vis des églises arméniennes continuent et se multiplieront sans doute encore si aucune instance internationale ne se décide enfin à intervenir.
Les lieux de mémoire sont également pris à partie. Le 1er février, la statue du héros national d’Artaskh, Ashot Ghulyan, a été vandalisée à Stepanakert. Ancien armurier et membre du « Mouvement du Karabagh », Ashot Ghulyan a combattu pour la libération du Haut-Karabagh dans les années 1990 et s’est distingué par ses exploits militaires, en particulier la nuit du 7 mars 1992, où il participa à la libération de la ville de Sushi. L'information a été confirmée par la plateforme " Monument Watch" qui enregistre l'état et les changements du patrimoine culturel de l'Artsakh, d'après un post Telegram du canal azerbaidjanais "Karabagh Today" affirmant que le monument dédié « au terroriste arménien Ashot Ghulyan » avait été démonté.
Le vandalisme des monuments historiques en Arstakh, la destruction de ses églises, de son patrimoine culturel et religieux continue, un génocide culturel commis par l’État azerbaïdjanais preuves à l'appui.
