Du budget des Affaires étrangères à la constitution arménienne (et aux relations avec Ankara)

Actualité
04.06.2024

Lors des discussions sur l'exécution du budget 2023, ce 4 juin à l'Assemblée nationale, le ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan a rallumé pour aussitôt tenter d'éteindre la vive polémique sur l'adoption possible d'une nouvelle constitution édictée par Bakou.

Par Olivier Merlet

 

« L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont exprimé l'un face à l'autre une position selon laquelle chacun voit des problèmes et des obstacles importants dans leur constitution respectives pour l'établissement d'une paix à long terme. Cela ne signifie pas du tout que la question des amendements constitutionnels en Arménie fasse l'objet de négociations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan ou fait partie de l'ordre du jour, cela n'existe pas », a insisté le ministre des Affaires étrangères, affirmant avec force que toute modification du texte fondateur ne pouvait uniquement relever que d'une décision souveraine de l'Arménie.

En janvier dernier, lorsque les propos de Nikol Pashinyan à ce sujet avaient suscité une vive polémique, ses détracteurs l'accusant de se soumettre ainsi aux désidératas exprimes par Bakou. Il considérait d'ailleurs à l'époque l'adoption d'une nouvelle constitution comme « un besoin », bien préférable à des amendements constitutionnels.

Au cours des discussions de ce matin, Ararat Mirzoyan a également évoqué les relations avec la Turquie. Au député d'opposition Artur Khachatryan (Faction "Hayastan") qui s'inquiétait du statu-quo actuel et d'éventuelles surenchères dans les exigences d'Ankara, Ararat Mirzoyan a répondu en qualifiant de « très sain » le dialogue entre les parties et qu'il avait permis de dégager certains accords. « Les principaux n'ont malheureusement pas encore été mis en œuvre, du fait de facteurs tiers et d'autres facteurs ». Sans préciser la nature desdits accords, le ministre des Affaires étrangères a toutefois ajouté : « Nous attendons de la Turquie que ces accords commencent à être mis en œuvre Il est temps pour nous de voir les accords concrètement mis en œuvre sur le terrain » ».

Réunis à Vienne il y a plus de deux ans désormais, les négociateurs pour la normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie étaient convenus à Vienne d'ouvrir aux citoyens de pays tiers la frontière terrestre entre leurs deux pays. Le poste frontière de Margara, opérationnel depuis janvier dernier après trente ans de fermeture n'a toujours pas réouvert.