Ajourné sine die en fin de semaine dernière, le projet très controversé d’augmentation des transports en commun de la capitale sera finalement bien discuté ce 13 février, sans être soumis au vote.
Par Olivier Merlet
Le projet tel qu’annoncé par le Conseil des Anciens d’Erevan avait provoqué une véritable déferlante de mécontentement sur les réseaux sociaux. Il prévoyait non seulement le quasi-triplement du billet à l’unité mais les forfaits préalables ouvrant à réduction n’offraient qu’un nombre limité de voyages, inadapté aux réels besoins des usagers, des personnes aux revenus très modestes le plus souvent.
La municipalité maintient donc son projet mais en le réaménageant. « Nous ne pouvons pas exploiter les transports avec le tarif actuel », soutient Suren Grigoryan maire-adjoint d’Erevan et porteur du projet. Etabli au départ sur l’idée d’une « participation communautaire à 100 pour cent », le coût d’usage des services de transports urbains devrait finalement être revu à la baisse et bénéficier, pour certaines formules seulement, de subventions publiques. Par ailleurs, les abonnements forfaitaires ne devraient plus être soumis à restriction quant au nombre de voyages auxquels ils donnent droit, c’est-à-dire comme partout ailleurs, ou presque, en Europe.
« Le sujet de discussion aujourd'hui sera la question des restrictions que nous devons éliminer des forfaits d’abonnement. En d'autres termes, ils devraient tous être illimités », assurait ce matin l'adjoint au maire d'Erevan. Suren Grigoryan précise également que le montant de la subvention pour l’équipement du réseau a atteint 7 milliards de drams. « Un nouveau matériel roulant nécessite un nouveau tarif. La question est de savoir quelle part le passager paiera et quelle part la communauté paiera ». Il estime ainsi « devoir toujours accorder des privilèges aux usagers réguliers des transports et aux groupes sociaux [modestes, NDLR]. Ceux qui ne les utilise pas souvent ne seront pas subventionnés ».
En septembre dernier, la municipalité d’Erevan avait fait l’acquisition de 87 autobus de fabrication allemande, modernes et confortables, en parallèle à une flotte de 211 véhicules Zhong Tong, bien peu appréciés des usagers de par leur navigation très brutale et dont la taille des sièges permet difficilement à deux personnes de s’asseoir côte à côte. 171 nouveaux bus devraient être livrés d’ici septembre prochain. Espérons que l’usager en aura cette fois pour son argent.