Une nouvelle route de 150 kilomètres reliant l’Arménie à l’Artsakh sera bientôt construite. De Kapan en Arménie jusqu’à Hadrout en Artsakh, cette troisième route aura une importance militaire visant à renforcer la sécurité et aider au développement économique de l’Artsakh.
La question de la construction de la troisième route reliant l’Arménie à l’Artsakh, Kapan-Hadrout, a été déjà discutée au niveau officiel à Erevan et à Stepanakert. L’objectif est de réaliser un investissement stratégique qui a une importance militaire visant à renforcer la sécurité et le développement économique de l’Artsakh. « Si les travaux démarrent en 2020, la nouvelle route sera probablement prête dans 2-3 ans », - a annoncé David Babayan, porte-parole du président de l'Artsakh, à la radio Liberté. « Si on réussit à réaliser le projet, on aura un système de transport très développé et complet. Et c’est bien que le secrétaire du Conseil de sécurité de la République d'Arménie le souligne à son tour » -a commenté Babayan.
Selon le porte-parole du Ministre arménien de la défense, Artsrun Hovhannisyan, outre les routes Goris-Stepanakert, Vardenis-Martakert, la troisième route, Kapan-Hadrut, reliant l'Artsakh à l'Arménie, aujourd’hui est utilisée pour des objectifs militaires. « La partie sud de la République d'Arménie est reliée au sud-est de l'Artsakh. Pour nous, la vallée près du fleuve Arax est très importante. Aujourd’hui aussi, le Ministère de la défense utilise cette route, mais malheureusement elle est en très mauvais état », -a dit Artsrun Hovhannisyan en ajoutant que la communication est l’un des outils de la guerre et l’une des garanties les plus importantes de la victoire.
Dans des infrastructures stratégiques, cet investissement crée non seulement des opportunités militaires mais également économiques. Selon le politologue Hakob Badalyan, la route est également importante pour les liens avec l'Iran et pour l’immigration dans ces zones de l'Artsakh. « Cette région du sud, les territoires libérés de l'Artsakh, présentent également un grand intérêt pour l’Iran, -a commenté le politologue, - Et à cet égard, je trouve très importante l’annonce du chef du Service de sécurité national notant que nous n'avons pas l'intention de rendre des territoires et que nous devrons envisager de les repeupler. Par ailleurs cette annonce avait été faite au moment où Nikol Pashinyan effectuait une visite officielle en Iran ».
Notons que le Ministère des Affaires étrangères d’Azerbaïdjan n’a pas tardé à réagir à cette information, en qualifiant le projet de construction de la nouvelle route de « l'intention de l’Arménie de renforcer le statut-quo sur la base d’occupation militaire ».