Au mépris de tous les idéaux sportifs, l'Azerbaïdjan, quelques heures à peine après la cérémonie d'ouverture des Olympiades de Paris, a fait voler en éclats la traditionnelle trêve Olympique déclarée par le président français, Emmanuel Macron, le 26 juillet.
Par Olivier Merlet
Le ministère de la Jeunesse et des Sports ainsi que le Comité olympique d'Azerbaïdjan ont adressé une lettre de protestation officielle au Comité international Olympique (CIO) pour attitude irrespectueuse et provocation de la chaîne publique de télévision française envers leur pays.
Se référant aux commentaires du présentateur-vedette français Laurent Delahousse au passage de la délégation arménienne lors des cérémonies d'ouverture des Jeux Olympiques, les autorités azerbaidjanaises ont évoqué des propos « discriminatoires, accusant l'Azerbaïdjan d'affrontements avec l'Arménie. [Le journaliste] a qualifié l'Arménie d'amie de la France et a noté que cette année était restée dans les mémoires du peuple arménien comme celle de la chute du Haut-Karabagh par l'armée azerbaïdjanaise ». Citation pas tout à fait exacte ceci dit, puisque Laurent Delahousse a bel et bien précisé que « l'année 2023 », et tout ce que cela entend, avaient été marqués par l'évènement, et non pas la seule « mémoire du peuple Arménien », comme le rapporte Bakou.
Le communiqué indique également : « Il s’agit d’une violation de facto des principes fondamentaux de la Charte olympique tels que reconnus par plusieurs résolutions de l'Assemblée générale des Nations Unies (ONU). Une telle propagande est contraire à l’esprit des Jeux et contribue à saper les efforts de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie ».
L'Azerbaïdjan a demandé au CIO de prendre une position ferme contre la politisation du sport lors des Jeux olympiques de Paris-2024, de publier une déclaration publique et de protester auprès du gouvernement français, du Comité olympique national et de la chaîne de télévision France 2.
Par ailleurs, quelques heures avant le défilé sur la Seine des équipes olympiques, Le Groupe d’Initiative de Bakou (BTQ) publiait une lettre, toujours à l'intention du Comité international olympique, souhaitant porter à sa connaissance des "agissements" de l'État français constituant une « violation des principes des Jeux Olympiques de Paris 2024 ».
La déclaration fait état contre Paris de plusieurs griefs dans la gestion politique et économique de ses territoires d'Outre-Mer. Le BTQ s'illustre depuis plus d'un an comme "défenseur" des « territoires opprimés du colonialisme français ». :e 17 juillet dernier, il coorganisait et accueillait dans la capitale azérie le "Congrès des colonies françaises". Paris a accusé l'Azerbaïdjan à plusieurs reprises d'ingérence dans ses affaires intérieures, de tentatives de déstabilisation et de soutien des émeutes de Nouvelle Calédonie il y a quelques semaines.