Suite à la réunion des commissions pour la délimitation des frontières le 7 mars, Shahin Musatfayev, le vice-premier ministre azerbaïdjanais, a réclamé ce week-end la restitution immédiate par l'Arménie de quatre villages du Tavush.
Par Olivier Merlet
Dans la soirée du 7 mars, le ministère des Affaires étrangères faisait part de la tenue, quelques heures plus tôt, d'une nouvelle réunion des commissions pour la délimitation des frontières menées par les vices-Premier ministres arméniens et azerbaïdjanais . Après ce septième rendez-vous, le communiqué d'Erevan indiquait l'accord des parties pour « achever, dans un bref délai, l'alignement du projet de règlement sur l'activité conjointe des commissions ». En d'autres termes : l'établissement du cadre juridique nécessaire à la poursuite du processus, sujet auquel les parties avaient déjà consacrée leurs deux derniers rendez-vous, le dernier ayant eu lieu le 31 janvier.
Samedi 9 mars, depuis Bakou, le bureau de Shahin Musatfayev, vice-Premier ministre et chef de la commission azerbaïdjanaise publiait de son côté un autre communiqué, en trois points celui-ci, démentant notamment les déclarations du gouvernement arménien sur l'occupation de 31 villages de son territoire par les forces armées azerbaïdjanaises et exigeant, par ailleurs, la restitution immédiate de quatre villages situés à la frontière du Tavush, carte à l'appui.
« Il est totalement infondé de dire que les terres appartenant à 31 villages arméniens ont été "occupées" jusqu'à ce que les frontières soient déterminées », note le premier point du communiqué qui continue : « quatre villages qui sont sous l'occupation de l'Arménie et qui ne sont pas des exclaves (Baganis Ayr, Aşagi Eskipara (Nerkin Voskepar, NDLR) , Heyrimli et Kizilhacili) appartiennent incontestablement à l'Azerbaïdjan et devraient être restitués immédiatement ». Dernier point enfin : « La question de la restitution de quatre villages d'exclaves (Yukari Eskipara (Verin Voskepar, NDLR), Sofulu, Berhudarli et Kerki (Tigranashen, NDLR)), qui sont sous l'occupation de l'Arménie, sera résolue dans le cadre du processus de détermination de la frontière ».
Le retour sous giron azerbaïdjanais des villages non enclavés du Tavush signifierait la perte de contrôle immédiate de l'Arménie sur l'axe Erevan-Tbilissi-Mer Noire ainsi que sur l'un des principaux gazoducs qui alimentent la capitale.
