La présidence du Haut-Karabagh, par un communiqué du 1er mars à l'agence Artsakhpress, a rendu compte de la tenue, ce même jour, d'une réunion entre des représentants officiels du Haut-Karabagh et d'Azerbaïdjan.
Par Olivier Merlet
Certains échos avaient déjà évoqué une réunion informelle le 24 février, cette fois c'est officiel : une réunion régulière des représentants officiels de la République d'Artsakh et de la République d'Azerbaïdjan s'est tenue le 1er mars, avec la médiation et la participation des troupes russes de maintien de la paix.
« Les questions humanitaires et d'infrastructure ont été discutées, en particulier, concernant la restauration du passage sans entrave des véhicules à travers le corridor de Lachin, la restauration de la ligne électrique alimentant l'Artsakh depuis l'Arménie, l'approvisionnement ininterrompu en gaz naturel, ainsi que l'exploitation de la mine de Kashen. Il n'y avait pas d'autres questions à l'ordre du jour. Nous espérons que les résultats ne se feront pas attendre », a indiqué Lusine Avanesyan porte-parole de la présidence d'Artsakh.
Selon l'agence de presse azerbaidjanaise Trend, la rencontre aurait eu lieu à Khojaly entre Ramin Mammadov, membre du parlement azerbaïdjanais, et des « résidents arménien identifiés comme personne de contact », en l'occurence. Samvel Shahramanyan, secrétaire du Conseil de sécurité d'Artsakh. « Des représentants du ministère de l'Écologie et des "spécialistes" de la société "AzerGold" enquêtant sur l'exploitation illégale des ressources y ont également participé », précise le même média azéri, ajoutant que « des discussions préliminaires sur la réintégration des résidents [des Arméniens du Karabakh] en Azerbaïdjan ont eu lieu ».
Nellie Baghdasaryan, conseillère du président de l'Artsakh, a formellement démenti ces informations les qualifiant de désinformation. « Le président de la République d'Artsakh, dans son allocution du 23 février et lors de la session gouvernementale du 1er mars, a une fois de plus exclu tout processus d'intégration avec l'Azerbaïdjan, notant que le dialogue politique avec l'Azerbaïdjan aux fins du règlement du conflit n'est possible qu'au sein de le cadre du format de la médiation internationale », a déclaré la conseillère d'Arayik Harutyunyan à Armenpress.
Quant à d'éventuelles prochaines rencontres à Aghdam et Ganja également évoquées par les médias d'Azerbaïdjan, si Nellie Baghdasaryan, n'en rejette pas la possibilité; celles-ci ne pourront être organisées qu'à « l'endroit déterminé par les troupes russes de maintien de la paix, avec leurs médiation et participation », en conformité avec la déclaration tripartite du 9 novembre 2020.
Le ministère des Affaires etrangeres d'Artsakh a fait savoir de son cote que « de telles réunions entre les représentants de l'Artsakh et de l'Azerbaïdjan à différents niveaux ont déjà eu lieu à plusieurs reprises dans le but de discuter de questions techniques, humanitaires et infrastructurelles. Les participants à la réunion [NDLR : du 1er mars] n'ont pas discuté des questions liées au statut politique de la République d'Artsakh. Les commentaires faits par la partie azerbaïdjanaise ne correspondent pas à la réalité. La République d'Artsakh reste attachée au choix de la voie de l'autodétermination et de l'indépendance de son peuple, qui a été fixé en 1991 lors du référendum.
Des discussions similaires organisées dans le but de résoudre des problèmes urgents, en particulier la levée du blocus de l'Artsakh, ne peuvent remplacer les négociations de paix à part entière, qui sont nécessaires au règlement global du conflit azerbaïdjanais-Karabakh. Nous partons de la nécessité de restaurer le format de la médiation internationale comme une garantie importante de l'irréversibilité du processus de paix ».