La rencontre marathon des ministres des Affaires étrangères arméniens et azerbaïdjanais aux États-Unis s'est achevée hier, 4 mai, laissant la place à toutes les suppositions.
Par Olivier Merlet
Après quatre jours de discussions "marathon" sous les auspices de l'administration américaine, Jeyhun Bayramov et Ararat Mirzoyan ainsi que tous leurs conseillers ont quitté l'Institut du service étranger d'Arlington où ils étaient réunis depuis le 1er mai à l'invitation d'Antony Blinken, secrétaire d'État des États Unis.
« Les deux parties ont discuté de questions très difficiles au cours des derniers jours et ont réalisé des progrès tangibles en vue d'un accord de paix durable qui est à portée de main. J'espère qu'elles voient - et je crois qu'elles le voient, tout comme moi - qu'un accord est en vue », semblait se réjouir le médiateur américain au moment de clôturer officiellement les négociations. « Le dernier kilomètre d'un marathon est toujours le plus difficile », prévenait-il toutefois, de même qu'il avait recommandé dans cette perspective, « davantage de bonne volonté, de flexibilité et de compromis ».
Erevan et Bakou de leurs côtés, ont publié un communiqué identique, pour ne pas dire commun - réserve faite de leur traduction - dans lequel les capitales en conflit reconnaissent les progrès accomplis par leurs ministres respectifs et leurs équipes, « dans la compréhension mutuelle de certains articles du projet d'accord bilatéral sur "l'établissement de la paix et des relations interétatiques", tout en notant que les positions sur un certain nombre de questions clés restent différentes. ». Les guillemets encadrant "l'établissement de la paix et des relations interétatiques" sont celles reprises par le communiqué original du ministère arménien des Affaires étrangères.
Progrès réels ou formulations diplomatiques de leur vacuité, ces remarques officielles ne manqueront pas d'inspirer les politologues les plus malins qui auront doute beau jeu d'y aller de leurs spéculations quant aux résultats réels et concrets de ce nouveau rendez-vous : qui pourrait en dire d'avantage aujourd'hui ? « Les parties ont convenu de poursuivre les discussions », affirment les capitales caucasiennes, « elles continueront à bénéficier du soutien et de l'engagement total des États-Unis dans leurs efforts pour obtenir une paix durable », confirme Washington.
La semaine dernière à Erevan, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, évoquait une nouvelle rencontre arméno-azerbaidjanaise à Chisinau le 1er juin, sous l'égide de la France et de l'Union européenne. Nikol Pashinyan est attendu à Moscou la semaine prochaine.