En déplacement officiel de deux jours en Allemagne, le Premier ministre a rencontré le chancelier allemand pour discuter de l'approfondissement des relations bilatérales entre les deux pays dans le contexte du conflit ukrainien.
Par Olivier Merlet
Nikol Pashinyan et le chancelier Olaf Scholz ont tenu une conférence de presse commune au cours de laquelle ils sont revenus sur leurs entretiens. Ceux-ci auraient essentiellement portés sur le processus de réforme global engagé en Arménie, que le chancelier Scholz n'a pas manqué de saluer et auquel il renouvelle tout son soutien. « Nous voulons continuer à accompagner l'Arménie sur cette voie et la soutenir au mieux de nos capacités ». La reprise de la coopération bilatérale allemande au développement avec l'Arménie marque à ce titre une étape importante dans cette direction.
À Erevan en juillet dernier, déjà, la ministre fédérale du Développement et de la coopération économique, Svenja Schulze, était convenu avec le gouvernement arménien d'intégrer la coopération bilatérale dans un partenariat plus étroit, le plan stratégique " BMZ 2030" du commerce extérieur allemand, impliquant des priorités communes au niveau fédéral, assorties de promesses financières correspondantes, en complément de celles déjà accordées dans le cadre du Partenariat oriental européen.
L'autre sujet de conversation était bien sûr consacré aux conséquences pour le Caucase de la guerre en Ukraine. Olaf Scholz s'est dit conscient de son impact sur l'Arménie et sur toute la région, estimant d'autant plus important dans ce contexte que l'Arménie et l'Azerbaïdjan puissent progressivement parvenir à résoudre leur conflit. « Le statu quo ne peut pas perdurer, une solution viable à long terme doit être trouvée rapidement au profit de ceux qui sont sur le terrain », a déclaré le chancelier allemand, évoquant la situation humanitaire critique et insoutenable au Haut-Karabakh. Pour lui, « il est nécessaire de parvenir à une conclusion pacifique du point de vue de l'intégrité territoriale de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan, ainsi que de l'autodétermination des citoyens du Haut-Karabakh. Tous ces principes sont égaux ». L'Allemagne, rappelle-t-il, soutient énergiquement les efforts de médiation du président du Conseil européen, Charles Michel, et envoie du personnel allemand, dont le chef de l'EUMA, a mission de l'Union européenne en Arménie, Markus Ritter, un haut responsable de la police fédérale allemande.
Interrogé par une journaliste allemande à propos de l'implication des échanges commerciaux entre l'Arménie et la Russie sur le régime de sanctions imposé à cette dernière, Nikol Pashinyan a de fait exclu tout contournement illicite de ces mesures par l'Arménie. « Il ne s'agit que de rumeurs. En tant que pays pour lequel la transparence est très importante, le respect de tous nos partenaires, la légalité de nos activités est pour nous d'une importance fondamentale. Je ne pense pas qu'un pays dans de telles dispositions puisse être blâmé pour circonstances louches. Par ailleurs, bien sûr, nous devons suivre les événements avec toute l'attention nécessaire pour aider notre secteur privé à mener ses activités sans nuire à nos relations avec aucun partenaire. »
À l'issue de ses entretiens avec le chancelier allemand, le Premier ministre s'est rendu bureau de la fondation allemande Konrad Adenauer avant de déposer une gerbe au pied du khashkar berlinois commémorant les victimes du génocide arménien.
Ce vendredi 3 mars, il est attendu au Comité oriental des entreprises allemandes, club d'entreprises allemandes exerçant dans les pays d'Europe de l'Est et centrale, en Russie et en Asie centrale pour participer à une table ronde.
À cette occasion, Le Premier ministre devrait défendre les priorités de politique économique de son gouvernement, notamment vis-à-vis des secteurs de l'industrie chimique et métallurgique, fleurons de l'économie allemandes et grands investisseurs potentiels sur le marché arménien.