Lavrov à Mirzoyan : « Nous avons toujours quelque chose à discuter ! »

Actualité
06.09.2022

Le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan rencontrait hier à Moscou son homologue russe Sergeï Lavrov. De Bruxelles, Moscou, d'Erevan et d'ailleurs, discrétion et opacité semblent devenir les maitres mots des relations multilatérales et sur l'avancement du processus de paix.

Par Olivier Merlet

« Nous communiquons régulièrement. Nous le faisons de manière informelle. Lorsqu'il devient nécessaire de "synchroniser les montres", elles sont toujours prêtes […]. Nous avons toujours quelque chose à discuter. » L'allocution d'accueil de Sergeï Lavrov à l'intention de son invité arménien, cordiale et chaleureuse, semblait bien engageante.

Pourtant, bien peu de choses en fait ne ressort de l'entretien qu'ont mené hier lundi 5 septembre à Moscou les deux ministres des Affaires étrangères. Une fois de plus, les communiqués officiels émanant de leur services de presse respectifs ne font part d'autre chose que des généralités habituelles, des "discussions" concernant les questions liées au règlement des relations arméno-azerbaïdjanaises et au conflit du Karabakh. Félicitations réciproques, assurance de la poursuite des contacts, du calendrier, sans toutefois en fixer les dates.

De même des relations bilatérales arméno-russes qui malgré toutes les interrogations qu'elles suscitent en Arménie semblent placées sous les meilleurs augures. « Ararat Mirzoyan et Sergueï Lavrov ont abordé en détail les questions liées au renforcement ultérieur du partenariat stratégique arméno-russe et des relations alliées, y compris dans les domaines commercial, économique et scientifique et culturel. » rapporte le ministère arménien. « Développement dynamique », précise l'agence Tass, « des liens interrégionaux, culturels et humanitaires », et rappelle au passage que « la Russie fournit annuellement plus de 2,4 milliards de mètres cubes de gaz et déjà 1,41 milliard de mètres cubes pour les 6 premiers mois de 2022 ». Le dialogue est « actif, établi au plus haut niveau, en étroite coopération au sein de l'OTSC, de l'UEE, de la CEI et d'autres organisations internationales », souligne Erevan, « y compris les Nations Unies et l'OSCE » ajoute Moscou.

Alors que ces échanges avaient lieu à Moscou, à Bakou, c'est avec la secrétaire adjointe du Département d'État américain, Karen Donfried, que s'entretenait au téléphone Jeyhun Bayramov, le ministre des Affaires étrangères azerbaïdjanais. Mêmes questions, même teneur : échange de vues sur la situation régionale, les efforts de normalisation des relations, la rencontre Pashinyan-Alyev-Michel de Bruxelles et la tache confiée aux ministres des affaires étrangères de préparer les projets de textes pour un accord de paix. « L'Azerbaïdjan est prêt pour cela et a pris des mesures cohérentes pour faire avancer le programme de paix », aurait déclaré Jeyhun Bayramov.