Les dix-neuf camions chargés de 361 tonnes d'aide humanitaire expédiées par le gouvernement arménien sont toujours bloqués à l'entrée du corridor de Lachin.
60 tonnes de sucre,40 tonnes de pétrole, 100 tonnes de farine, 80 tonnes de pâtes, 20 tonnes de sel, 40 tonnes de lait en poudre, 12 tonnes de nourriture pour bébé et 4 tonnes de médicaments, et c'est tout. Rien que des produits de première nécessité, rien d'autre, pour 120 000 artsakhiotes, enfermés sur leur terre depuis 7 mois et demi et où « pas un seul kilo de nourriture n'a pu entrer depuis 40 jours »; déclarait le président Arayik Harutyunyan il y a deux jours.
Arrivés à la frontière vers 19 heures hier soir, les dix-neuf camions chargés de vivres y sont toujours bloqués ce 27 juillet, dans l'attente du feu vert des casques bleus russes. « La partie est finie », auraient déclaré les autorités azerbaïdjanaises, ainsi que le rapporte Vahan Kostanyan, le vice-ministre arménien des Affaires étrangères. Bakou accuse en effet le gouvernement arménien de « provocation » et « d'empiètement [sur] son intégrité territoriale » en ayant autorisé sans son accord l'envoi de ce convoi humanitaire.
« Le convoi de camions arméniens attend d'entrer dans le Haut-Karabakh par le couloir de Lachin. Pendant ce temps, l'Azerbaïdjan n'applique pas la décision juridiquement contraignante de la Cour internationale de Justice pour garantir un accès sans entrave », tweetait tôt ce matin le vice-ministre. « Ne pas autoriser l'entrée de fret humanitaire ne fera que confirmer les craintes de l'intention de Bakou de commettre un génocide au Haut-Karabakh », a de son côte déclaré le premier ministre Nikol Pashinyan au cours de la session gouvernementale hebdomadaire.
« Nous sommes ici au village de Kornidzor depuis près de 20 heures. Comme vous pouvez le voir, il n'y a pas encore de mouvement. Le processus nécessite une approche patiente et une certaine séquence d'étapes. Pour le moment, nous n'avons reçu aucune réponse, nous attendons une réponse », a déclaré Vardan Sarkisyan, en charge des opérations et de la gestion des crises humanitaires au Haut-Karabakh. Selon lui, le passage des camions au Haut-Karabakh a été demandé régulièrement aux forces de maintien de la paix russes, conformément à la procédure établie. « La partie azerbaïdjanaise a également été saisie par les voies appropriées. Comme je l'ai déjà mentionné, pour le moment, nous n'avons toujours pas de réponse ».