Avant de confirmer sa participation à une rencontre avec Ilham Aliyev et Vladimir Poutine à Sotchi le 31 octobre, Nikol Pashinyan, devant l'Assemblée nationale, a évoqué la possible conclusion, d'ici la fin de l'année, d'un traité de paix avec l'Azerbaïdjan.
Par Olivier Merlet
Lors de la séance des questions réponses à l'Assemblée nationale le 26 octobre, le Premier ministre, répondant à la question d'une députée, a déclaré vouloir signer le traité de paix d'ici la fin de cette année. À la question de savoir si un tel souhait était réaliste, Nikol Pashinyan a déclaré que lui et son gouvernement feront tous les efforts possibles pour parvenir à cette fin.
« Nous espérons, et c'est un détail important, que les travaux de délimitation seront achevés avant la signature du traité de paix. Dans quelle mesure est-il réaliste ? Si nous tenons compte du fait qu'à Prague, nous sommes parvenus à un accord selon lequel elle sera établie sur la base des frontières de 1991, cela peut être réaliste, car ces frontières sont fondamentalement connues », a déclaré Nikol Pashinyan.
Le Premier ministre a également souligné l'importance d'entamer un dialogue « internationalement visible » entre le Haut-Karabakh et l'Azerbaïdjan, sans aucune référence aux instances susceptibles d'assurer cette visibilité. « C'est une circonstance très importante, et il devrait prendre en compte certains mécanismes visibles pour les droits et la protection des Arméniens du Haut-Karabakh », a-t-il cependant ajouté.
« L'animosité et plus généralement la situation doivent être gérées, car lorsqu'elle est incontrôlable elle ne peut faire que du mal. Pour le reste, malheureusement, ou heureusement, je ne peux pas faire de déclarations plus élevées. Mais pour moi c'est un fait qu'il faut tout gérer, y compris l'hostilité. » a déclaré le Premier ministre.
Nikol Pashinyan a enfin confirmé sa participation, le 31 octobre à Sotchi, à une réunion trilatérale, à l'invitation de Vladimir Poutine, avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev. Il a précisé « que les attentes les plus importantes sont liées à l'évaluation et à l'interprétation des incidents qui se sont produits au cours de cette période. De plus, je peux remonter plus loin et revenir à la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020. Je pense qu'il y a de nombreuses questions accumulées sur lesquelles une discussion très importante et active s'impose, il doit y avoir des échanges de vues et des clarifications. »
La question du Haut-Karabakh serait inscrite à l'ordre du jour, le Premier ministre semblant toujours attendre des éclaircissements sur le rôle des casques bleus russes dans la garantie du maintien de la stabilité et de la sécurité dans les zones placées sous leur responsabilité.
Nikol Pashinyan a également évoqué des déclarations azerbaïdjanaises quant à « certains couloirs », que selon lui; « des gens incompréhensibles en Russie » tenteraient de reprendre « malgré les déclarations faites et les documents signés par le président russe, les ministre des Affaires étrangères et vice-Premier ministre ». Allusion vraisemblable à la récente interdiction du territiore notifiee au député de la Douma russe, Konstantin Zatulin, déclaré persona non grata en Arménie.
En marge des déclarations du Premier ministre, Alen Simonyan, le président de l'Assemblée nationale confiait en sortie de séance : « Je m'attends à ce que tous nos partenaires de l'OTSC et notre principal allié réalisent déjà que la ligne des intérêts arméniens s'est arrêtée et que l'Arménie n'a aucune chance de reculer: Nous ferons tout pour les intérêts de la République d'Arménie, les intérêts du peuple arménien, ainsi que pour protéger les intérêts du peuple d'Artsakh ».