Édouard Philippe : « Le blocus du corridor Lachine est illégal »

Actualité
20.02.2023

L'ancien Premier ministre français Édouard Philippe est en visite de deux jours en Arménie en compagnie de l'eurodéputée Nathalie Loiseau qui est aussi présidente de la sous-commission "sécurité et défense" au Parlement européen. L'actuel maire du Havre dont les ambitions présidentielles sont très fortement présumées s'exprimait ce lundi 20 février dans les colonnes d'Armenpress sur le blocus du corridor de Latchine, l'intégrité territoriale de l'Arménie le renvoi dans leur partie des prisonniers de guerre arméniens encore détenus en Azerbaïdjan.

 

Armenpress : Monsieur Philippe, quel est l'ordre du jour de votre voyage en Arménie ? Quelles rencontres et quelles visites sont prévues ?

Edouard Phiplippe :  Je suis venu en Arménie avec l'esprit et le cœur ouverts. Je veux voir la situation de mes propres yeux, écouter les préoccupations et exprimer ma solidarité avec le peuple arménien. Pour des raisons évidentes, j'irai à Goris, j'aurai des réunions avec le Premier ministre arménien, le ministre des Affaires étrangères et des parlementaires à Erevan. J'ai aussi l'intention de rencontrer les autorités locales, je suis également heureux de rencontrer le Catholicos.

Monsieur Philippe, vous visitez l'Arménie à un moment difficile pour le pays, l'Azerbaïdjan a bloqué la seule route reliant l'Artsakh à l'Arménie - le corridor de Latchine – et le peuple d'Artsakh fait face à une crise humanitaire. En tant que membre de la communauté internationale, représentant de la France amie de l'Arménie, quelle est votre attitude face à cette démarche de l'Azerbaïdjan ?

Le blocus qui dure depuis plus de 70 jours est illégal et illégitime. L'Azerbaïdjan crée une crise humanitaire sans raison, et la Russie ne fait rien pour résoudre le problème.

Comme vous le savez, l'Azerbaïdjan a également occupé les territoires souverains de l'Arménie en 2021 et 2022, et continue de garder des Arméniens capturés pendant la guerre d'Artsakh de 2020. Selon vous, que doit faire la communauté internationale, quelles mesures sont nécessaires pour forcer l'Azerbaïdjan à se retirer du territoire de l'Arménie, pour restituer les prisonniers de guerre arméniens, pensez-vous qu'il est possible d'appliquer des sanctions ?

L'intégrité territoriale de l'Arménie n'est pas négociable et doit être protégée. Pendant trop longtemps, l'Union européenne s'est tenue éloignée. Maintenant que la mission de l'UE est déployée en Arménie, je suis plus serein. Elle peut jouer un rôle positif pour rassurer la population civile. Tous les prisonniers de guerre doivent être renvoyés dans leur patrie et le sort des personnes disparues doit être clarifié. Il est également nécessaire de préserver et de protéger pleinement le patrimoine culturel de la région.

En tant qu'ancien premier ministre français, maire du Havre, dans quels domaines voyez-vous des perspectives d'approfondissement de la coopération avec l'Arménie ?

Je visiterai et observerai plusieurs programmes de coopération qui sont mis en œuvre dans le secteur de la santé pour soutenir les personnes déplacées. Et je compte aussi rencontrer les acteurs du secteur technologique qui participent à façonner l'avenir de l'Arménie. Il reste encore beaucoup à faire pour promouvoir les relations et la coopération franco-arméniennes.