Conseil de sécurité d'Artsakh : « la Mère Arménie doit toujours être à côté de l'Artsakh »

Actualité
04.10.2022

En réponse aux récentes déclarations du Premier ministre d'Arménie et de son ministre des Affaires étrangères sur le règlement du conflit du Nagorny-Karabakh, le Conseil de sécurité d'Artsakh, à l'unanimité de ses membres, a réclamé hier le maintien du cadre international des négociations visant à sa résolution.

Nikol Pashinyan l'avait une première fois évoqué avec Emmanuel Macron lors de son passage à Paris la semaine dernière, l'a clairement répété sur la première chaine de télévision publique samedi 30 septembre, et dimanche, à Genève, en ouverture des discussions d'un possible traité de paix, son ministre des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, l'a officiellement mis sur la table des négociations, annonçant, sans encore l'acter : « la mise en place d'un mécanisme de discussion entre Stepanakert et Bakou ».

En réponse à ces déclarations, Haraïk Harutunyan, président de la République autoproclamée du Haut-Karabakh a réuni, lundi 3 octobre à Stepanakert, son Conseil de sécurité. Il a adopté à l'unanimité une déclaration en six points dont l'intégralité est disponible sous ce lien.

Rappelant à « l'unité nationale du peuple arménien », à la « consolidation du potentiel panarménien » et aux « pouvoirs et obligations » du gouvernement d'Arménie, le texte conclut ainsi :

« Nous percevons que la signature éventuelle d'un accord interétatique réglementant les relations arméno-azerbaïdjanaises peut devenir une base importante pour garantir l'avenir souverain et sûr de la République d'Arménie, la stabilité régionale et la paix. Cependant, compte tenu de l'importance des intérêts des Arméniens d'Artsakh, en tant que partie inséparable du peuple arménien, nous soulignons que tout document qui pourrait ignorer l'existence du conflit du Karabakh, saperait la perspective de son règlement équitable et limiterait les possibilités de reconnaissance internationale du droit du peuple d'Artsakh à l'autodétermination. Les résultats de sa mise en œuvre est inacceptable pour nous, y compris le faux programme de sa subordination au principe de l'intégrité territoriale.

[…] Au cours des trois dernières décennies, la logique et les étapes pratiques de la lutte de libération nationale du peuple arménien et du processus d'édification de l'État étaient basées sur la consolidation du potentiel panarménien et l'orientation du soutien politique de nos amis et alliés. Compte tenu de l'expérience positive du passé, la meilleure garantie pour surmonter ces défis difficiles auxquels est confronté le peuple arménien est la manifestation de l'unité nationale. Nous avons toujours apprécié le soutien constant de tout le peuple arménien et de la République d'Arménie à la République d'Artsakh, sans lequel nous n'aurions pas pu enregistrer de nombreux succès importants dans notre lutte.

En ce sens, il n'y a tout simplement pas d'alternative au maintien et à la consolidation de la trinité Arménie-Artsakh-Diaspora. Nos valeurs et intérêts nationaux impliquent que, quoi qu'il en soit, la Mère Arménie doit toujours être à côté de l'Artsakh dans tous les domaines, notamment en termes de garantie de la sécurité du peuple d'Artsakh et de reconnaissance internationale du droit à l'autodétermination.

Il est indéniable que le bénéficiaire de l'avenir de l'Artsakh est l'ensemble du peuple arménien, et les intérêts de l'Arménie et de l'Artsakh doivent être considérés comme un tout. Compte tenu en particulier du contexte et des défis de l'après-guerre, nous soulignons que tant que la République d'Artsakh n'est pas incluse dans le processus de résolution du conflit en tant que membre à part entière et dans le cadre d'un format international élevé, la République d'Arménie est obligée et autorisée à représenter et à protéger les droits et les intérêts du peuple d'Artsakh sur les plateformes internationales. Ces obligations et pouvoirs sont fixés par un certain nombre de documents internes et internationaux, dont les documents de l'OSCE et la déclaration tripartite du 9 novembre 2020.

Nous sommes donc prêts à mener des négociations avec l'Azerbaïdjan sur le règlement du conflit, en cas de rétablissement du format à part entière des négociations, où la République d'Artsakh est reconnue comme une partie à part entière ».